L’OPEP+ a finalement décidé au cours de sa réunion du 04 Janvier de poursuivre sa stratégie d’accompagnement du marché pétrolier, et par conséquent le rajout des 400.000 barils par jour au cours du mois de février.
Selon les données consolidées par la réunion du Comité Ministériel de suivi du marché (JMMC) et de l’OPEP ayant précédé celle de l’OPEP+, il est ressorti que la demande mondiale en pétrole évolue favorablement malgré les récentes incertitudes dues à la 4ème vague provoquée par le virus OMICRON. Cette demande a déjà atteint les 100 millions de baril par jour en fin d’année 2021. Elle dépasse celle d’avant la pandémie.
Le prix du panier de 13 bruts OPEP a déjà gagné 8$ depuis le 01 décembre 2021 en passant de 70 à 78$ en un mois. La moyenne de novembre était d’environ 80$ et la nouvelle décision de l’OPEP+ qui était attendue consiste à poursuivre l’approche flexible et la mise en œuvre de l’accord au sein de l’Organisation.
Cette approche est à l’origine de la stabilité du marché et de la confiance dont ont besoin les producteurs et les investisseurs dans le secteur pétrolier face aux incertitudes qui pèsent sur la demande. Pour le moment c’est ce qui va certainement maintenir le prix du baril autour de 80$. Il est peu probable qu’il puisse atteindre un niveau plus important à très court terme dans la mesure où il y a maintenant un début d’équilibre satisfaisant entre la demande et l’offre. Mais deux paramètres nécessitent un suivi au cours du premier trimestre 2022 :
- La demande demeure liée plus que jamais à la situation sanitaire mondiale mais risque d’augmenter si celle-ci se stabilise.
- L’offre OPEP dépendra en partie de la production additive qui pourrait provenir des 3 pays qui sont actuellement dispensés des réductions en vigueur : Iran, Libye et Venezuela. Parmi eux, l’Iran est en mesure de mettre sur le marché un minimum d’un million de barils par jour immédiatement en cas d’accord sur le dossier nucléaire en cours de négociation. L’OPEP+ sera alors amenée à gérer cette situation.
Il faut rappeler que les réserves mondiales de pétrole (1470 Md Barils) sont situées à 80% dans les pays membres de l’OPEP, et dont 60% au Moyen Orient. Au cours de la décennie 2011-2020, les pays de l’OPEP ont par ailleurs renouvelé leurs réserves par 71 milliards de barils sur les 111 milliards produits, soit un taux de 64%. Les pays non OPEP n’ont renouvelé que 18 Milliards de barils sur les 157 milliards produits, soit un taux de 11% seulement.
Cela indique clairement que les réserves mondiales de pétrole (hors pétrole de schiste), ne sont globalement pas renouvelées d’une part et sont de plus en plus concentrées entre les mains des pays de l’OPEP. Leurs capacités de production actuelles sont volontairement maitrisées autour de 26 millions de barils par jour, soit 26 % de la demande mondiale. Mais elles ont et auront de plus en plus d’impact sur l’approvisionnement et le marché pétrolier mondial. Cette faiblesse du taux de renouvellement des réserves constitue ainsi une source probable d’augmentation du prix du baril à moyen terme.
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