C’est la déclaration d’une vingtaine de pays menés par les USA, ce samedi à la COP 28. Alors qu’en 2019, avant la crise du COVID, Jeremy Rifkin, économiste américain écrivait dans son livre « Le New Deal vert mondial » (Editions LLL), que « la civilisation centrée sur les énergies fossiles s’effondrera d’ici à 2028. Et qu’elle sera remplacée par une nouvelle économie centrée sur les énergies renouvelables, solaire et éolien, sans nucléaire, et sur la révolution numérique. La civilisation des carburants fossiles, qui est à la base des deux premières révolutions industrielles, s’effondre en temps réel ».
Cet appel volontaire invite à tripler les capacités de l’énergie nucléaires entre 2020 et 2050, parceque « Nous savons par la science, la réalité des faits et des preuves qu’on ne peut pas atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 sans nucléaire » selon l’émissaire américain John Kerry. Le président français Macron rajoute une couche de sa part en réitérant que « l’énergie nucléaire est une énergie propre ».
Vers la réduction ou la fin des énergies fossiles ?
On constate ainsi que tout est entrepris par les pays, les plus gros consommateurs et les plus gros importateurs d’énergies fossiles, mais aussi les plus responsables en matière de réchauffement climatique, pour tenter d’aboutir à un accord final qui inscrira à terme la fin des hydrocarbures et du Charbon. C’est ce qu’a déclaré la Présidente de la Commission Européenne Ursula Von Der Leyen« Aujourd’hui, notre appel s’est transformé en un puissant mouvement, et Je vous invite tous à inclure ces objectifs dans la décision finale de la COP ». Et il se trouve effectivement que ces pays font presque tous part du G7 ou du G20 qui est à l’origine de pratiquement 80% des émissions de gaz à effet de serre.
Par contrela Chine et la Russie n’ont pas adhéré à cet appel, le premier étant l’un des plus gros producteurs et consommateurs de charbon, et le deuxième l’un des plus gros producteurs de pétrole et de gaz.
Il reste à savoir maintenant s’il s’agira d’ici la fin de la COP 28, s’il s’agit d’un simple appel à une réduction progressive des énergies fossiles, ce qui est déjà en cours et pris en compte par les plus gros producteurs, ou de fin de l’ère du pétrole, le gaz étant encore ménagé par tous ses consommateurs face à une transition énergétique qui n’avance pas comme l’auraient voulu certains. De leur côté les gros pays producteurs du Sud surtout proposent des solutions en matière de captage et de stockage du CO2 qui permettraient de verdir quelque peu l’industrie pétrolière dans l’intérêt d’une sécurité énergétique qui préoccupe en premier lieu les consommateurs actuels de pétrole et de gaz. Une position que l’AIE ne partage pas en ce moment.
Tripler la production des énergies renouvelables, la solution ?
Entretemps, un consensus semble se dessiner derrière l’appel à tripler la production d’énergies renouvelables à l’horizon 2030. Mais il reste à savoir si les financements seront là, où il faudra les produire, et pour quels consommateurs ? Qu’en sera-t-il des pays les plus pauvres et les plus vulnérables, dont certains ne consomment que très peu d’énergies fossiles même si elles en produisent de petites quantités, et d’autres dont l’économie est très dépendante des énergies fossiles, qu’ils souhaitent continuer à produire et à valoriser localement pour assurer leur développement économique à travers une transition énergétique qui ne les met pas en péril ?
La COP 28 est ainsi marquée par des opportunités qui ne peuvent ou ne doivent être que bénéfiques au climat et à l’environnement, mais aussi par des négociations très ardues qui ne semblent pour le moment être débattues qu’entre pays riches !
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=3579