La production mondiale de combustibles fossiles en 2030 devrait être plus de deux fois supérieure aux niveaux jugés compatibles avec la réalisation des objectifs climatiques fixés dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat de 2015, ont déclaré mercredi les Nationsunies et des chercheurs.
Le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), qui évalue l’écart entre les réductions de la production de combustibles fossiles et ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques, précède la réunion mondiale sur le climat COP 28 qui commence le 30 novembre aux Émirats arabes unis (EAU), riches en pétrole. « L’élimination progressive des combustibles fossiles est l’une des questions fondamentales qui seront négociées lors de la COP 28 », a déclaré Ploy Achakulwisut, scientifique du Stockholm Environment Institute (SEI) et auteur principal du rapport, lors d’une conférence de presse. « Nous avons besoin que les pays s’engagent à éliminer progressivement tous les combustibles fossiles pour maintenir l’objectif de 1,5 °C », a-t-elle ajouté.
Dans le cadre du pacte de Paris, les nations se sont engagées à limiter à long terme la hausse des températures moyennes à moins de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et à tenter de la limiter encore plus à 1,5°C.
Alors que les scientifiques affirment que l’utilisation des combustibles fossiles doit être réduite pour atteindre cet objectif, les pays ne sont parvenus à aucun accord international sur les dates d’élimination progressive de l’utilisation du charbon, du gaz ou du pétrole.
Le rapport analyse les 20 principaux producteurs de combustibles fossiles et constate qu’ils prévoient de produire, au total, environ 110 % de combustibles fossiles en plus en 2030 que ce qui serait compatible avec une limitation du réchauffement à 1,5°C, et 69 % de plus que ce qui serait compatible avec un réchauffement de 2°C. Aucun des 20 pays ne s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, comme aucun d’entre eux ne s’est engagé à réduire sa production de charbon, de pétrole et de gaz pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, selon le rapport.
Il précise que 17 pays se sont engagés à parvenir à des émissions nettes nulles, mais que la plupart d’entre eux continuent de promouvoir, de subventionner, de soutenir et de planifier l’expansion de la production de combustibles fossiles.
Les 20 pays analysés représentent 82 % de la production mondiale de combustibles fossiles et 73 % de la consommation. Il s’agit entre autres de l’Australie, de la Chine, de la Norvège, du Qatar, de la Grande–Bretagne, des Émirats arabes unis et des États-Unis.
Le rapport a été rédigé par le PNUE, ainsi que par des experts du SEI, de l’Institut international du développement durable, du groupe de réflexion E3G et de l’institut politique Climate Analytics.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=3514