Sonatrach tiendra le 7 novembre à Tripoli une réunion avec la compagnie libyenne NOC, en vue de formaliser la reprise de son activité en Libye, a annoncé lundi la compagnie nationale des hydrocarbures dans un communique.
La réunion a été décidée lors d’un entretien téléphonique ce lundi entre le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, et le président du Conseil d’administration de la NOC (National Oil Corporation), Farhat Omar Ben Guedara, au sujet de la reprise des activités de la compagnie algérienne en Libye, a fait savoir la même source.
Ces discussions ont eu lieu suite à la notification de la levée de la force majeure, par Sonatrach, en réponse à l’invitation de la NOC adressée à l’ensemble des sociétés internationales opérant dans le domaine du pétrole et du gaz en Libye. « A cet égard, les deux parties ont convenu d’organiser une réunion de haut niveau le 7 novembre 2023 à Tripoli, dans le but de formaliser le processus de reprise de l’exécution des obligations contractuelles du groupe Sonatrach concernant l’exploration dans les Blocs 065 et 96/95 situés dans le bassin de Ghadamès », indique le communiqué.
Il a été également été convenu de discuter des moyens de promouvoir le partenariat bilatéral et de renforcer les relations de coopération entre les deux compagnies, ajoute la même source.
En août dernier, trois compagnies pétrolières dont Sonatrach avaient annoncé la reprise de leurs activités en Libye. A ce propos, la NOC avait annoncé, dans un communiqué, avoir reçu des notifications de Sonatrach, la société italienneEni et la société britannique British Petroleum (BP) concernant la levée de la force majeure et la reprise de l’exploration et des obligations contractuelles dans les blocs qui leur ont été attribués dans le bassin de Ghadamès et au large du bloc C.
Sonatrach : un partenariat avec NOC depuis les années 80
Le premier partenariat Algéro-Libyen dans le domaine de l’exploration-production pétrolière, remonte aux années 80 quand Sontrach et la NOC ont créé une JV dénommée « ALEPCO ». Cette dernière a opéré deux blocs, l’un situé en Algérie dans le bassin de Berkine, et l’autre en Libye. Après avoir foré plusieurs puits négatifs, ce partenariat a pris fin au cours des années 90. Sonatrach est revenue en Libye en 2005 pour signer un nouveau contrat d’association avec la Société nationale Libyenne « National Oil Corporation (NOC) sur le bloc 65 situé dans le bassin de Ghadamès, proche des frontières Algéro-Libyennes. Ce bloc a été d’abord opéré par sa filiale SIPEX, avant d’élargir le partenariat en 2008 sur un autre bloc 95/96 avec deux sociétés Indiennes (Oil India et Indian Oil) avec 25% de parts pour chacune d’entre elles, et 50% pour SIPEX. Les deux découvertes réalisées n’ont pas pu être développées suite au déclenchement de la guerre civile qui a amené Sonatrach à geler ses activités pour des raisons de force majeure, prévues dans le contrat d’association.
Libye : les plus importantes réserves de pétrole en Afrique
Il faut rappeler que la Libye correspond à la première réserve de pétrole (48 Mds barils) en Afrique après le Nigéria (36 Mds barils) et l’Algérie (12 Mds barils). Elle est la quatrième réserve en gaz naturel en Afrique avec 1.600 Mds M3, après l’Egypte (2.100 Mds M3), l’Algérie (2.300 Mds M3) et le Nigéria (5.500 Mds M3). A noter que ces réserves ne comprennent pas celles du gaz de schiste qui sont particulièrement importantes pour l’Algérie et la Libye.
Sa production pétrolière a beaucoup baissé depuis 2010 (1,8 million de barils/jour), à moins de 300.000 barils/jour en 2014, avant de reprendre à partir de 2018 autour de 1,2 millions de barils/jour, mais demeure encore très instable à cause de la guerre civile. Avant cette dernière, la Libye avait pour objectif d’augmenter sa production à 3 millions de barils/jour dès 2013. Plus récemment, en juin 2020le Ministère Libyen du pétrole avait annoncé le chiffre de 4 millions de barils/jour dans les années à venir.
Sa production gazière qui provient essentiellement du gisement de Wafa et d’autres petits gisements situés dans la partie ouest du pays, est demeurée stable d’une année à l’autre autour de 14 Mds M3, dont une partie (4,2 Mds M3) est exportée vers l’Italie à travers le gazoduc « Green Stream ».
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