Dans un article récent du magazine « PV MAGAZINE » du 25/09/2023, il est rapporté que le prix du module photovoltaïque en Europe a baissé de 37% à 43% selon la catégorie entre Septembre 2022 et septembre 2023, alors qu’ils avaient augmenté auparavant de 50% entre Octobre 2020 et Octobre 2022.
La hausse entre 2020 et 2022 serait due aux impacts de la pandémie COVID 19 à l’échelle mondiale, mais cette fois ci la baisse des prix semble être partie pour durer et ce d’autant plus que non seulement les capacités de production, essentiellement asiatiques, seraient nettement supérieures à la demande, mais les stocks ont de leur côté énormément agrandi du fait du passage des fabricants à de nouvelles technologies, du type PERC dont sont constitués essentiellement les stocks actuels, au type TOPCon plus récent. D’où la question qui se pose : comment et qui sera le récepteur ou utilisateur des stocks PERC et à quel prix ?
D’autres facteurs importants risquent d’accroitre cette baisse ou au moins la stabilisation des prix à ce niveau, et on peut citer l’inflation galopante qui n’encourage guère au recours aux installations individuelles des systèmes photovoltaïques. Il semblerait qu’il y actuellement pas moins de 40 à 100 GW de stocks en modules photovoltaiques invendus en Europe. « Le cabinet de conseil norvégien Rystad Energy a déclaré que les panneaux solaires stockés totalisaient une valeur d’environ 7 milliards d’euros. Il souligne en outre que les importations de modules solaires de Chine ont continué d’augmenter cette année, malgré les niveaux de stocks élevés. Si les niveaux d’importations actuels se poursuivent, 2023 sera une année record en termes d’importations et de stocks. Il semble en effet que les importations annuelles sont parties pour atteindre 120 GWcc, dépassant de loin les capacités d’installation attendues de 63 GW (CC). »
Il faut enfin noter que malgré la récente déclaration du G20 relative à l’objectif visant à tripler les énergies renouvelables, mais à condition de passer du financement mondial actuel de l’action climatique qui est toujours à moins d’uncinquième, à l’investissement annuel estimé à 4 000 milliards de dollars dans les technologies d’énergie propre, nécessaire pour respecter l’Accord de Paris, plusieurs pays européens appellent à faire une « pause réglementaire » sur les questions environnementales, et par conséquent un éventuel ralentissement du rythme des réformes, ce qui pourrait impacter les objectifs en matière de projets d’énergies renouvelables. La crainte de la « compétitivité de l’économie européenne, à l’heure où la Chine et les Etats-Unis subventionnent massivement leur industrie verte et où le renchérissement du crédit pèse sur la rentabilité de nombreux projets ».
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=3351