Sous l’égide de l’Organisation Africaine des Pays Pétroliers APPO, les PDG des compagnies pétrolières se sont réunis à Alger le 21 Mars 2023 pour se concerter et développer leur collaboration en matière d’énergie. Cette rencontre se tient pour la première fois à Alger entre pas moins de 16 Sociétés nationales dont la Sonatrach pour l’Algérie et SNPC(République du Congo), SNH-BENIN (Bénin), Tchad SHT (Tchad), PETROCI (Côte d’Ivoire), SONAHYDROC (République Démocratique du Congo), SNH Cameron (Cameroun), PETROSEN (Sénégal), SONIDEP (Niger), SONAGAS (Guinée Equatoriale), GEPETROL (Guinée Equatoriale), Libyan NOC (Libye), NNPC Limited (Nigeria), Strategic Fuel Fund (Afrique du Sud), GNPC (Ghana), SONANGOL (Angola).
Dans son intervention, Mr. Omar Farouk Ibrahim, Secrétaire Général de l’APPO, a d’abord rappelé que les missions de l’APPO et ses objectifs comme la promotion de la collaboration technique et commerciale ainsi que l’échange d’expertise et d’information entre ses membres au bénéfice du développement de l’industrie des hydrocarbures et de la transition énergétique au sein de l’Afrique. Il a ainsi estimé « qu’au lieu de s’orienter vers l’Europe ou l’Amérique, nous pouvons trouver dans les pays africains des centres d’excellence dans le secteur ».
Pour sa part, le PDG de Sonatrach, Mr. Toufik Hakkar a déclaré dans le même sens « qu’il est temps pour nous de trouver au sein de notre Afrique l’expertise, la technologie, le financement et les marchés pour répondre à nos besoins qui restent encore fortement dépendants des acteurs extracontinentaux ». Hakkar a mis en exergue les capacités de Sonatrach en matière d’expertise, et sa disponibilité à « partager ses expériences en matière de technologie sur des thèmes importants et sur le processus de développement de la production pétrolière et gazière ».
Il faut rappeler que l’APPO dispose d’une banque en partenariat avec un important organisme financier africain « Afrexim Bank », dont le capital est de 5 milliards de dollars. Cette banque a pour objectif le financement de projets énergétiques en Afrique, et plus particulièrement ceux liés à la transition énergétique.
L’Afrique renferme 7,2% des réserves pétrolières dans le monde et 6,9% des réserves gazières. Sa production pétrolière a atteint environ 7,5 millions de barils par jour en 2022 et devrait décliner vers 2030 à environ 6 millions de barils. Par contre celle du gaz naturel est en progression, a atteint 275 milliards de M3 en 2022 et devrait augmenter encore à l’horizon 2030, dans la mesure où 40% des nouvelles réserves mondiales découvertes depuis 2010, l’ont été en Afrique. Tout ce potentiel met en évidence l’importance des perspectives en matière d’hydrocarbures en Afrique et l’intérêt de développer la coopération entre les pays africains.
Sa consommation énergétique est cependant l’une des plus faibles au monde avec seulement 3,5%, mais elle est appelée à augmenter très rapidement et sera multipliée par trois(x3) à l’horizon 2030, tirée par un accroissement de la démographie à raison de 2,5% par an. La population africaine passera ainsi de 1,35 à 1,70 milliards d’habitants en 2030, dont plus de 50% de population rurale. Le nombre de personnes n’ayant pas accès à des combustibles de cuisson propres était de 970 millions en 2021, dont beaucoup d’entre eux n’ont pas les moyens de se les procurer en raison de contraintes financières et de la hausse des prix du GPL en particulier.
C’est dire que le potentiel énergétique africain est énorme si on lui rajoute celui en énergies renouvelables, que les besoins futurs le sont aussi, que par conséquent les défis le sont encore plus, et nécessitent une collaboration étroite entre tous les pays africains et plus particulièrement les opérateurs énergétiques africains
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