Attendue aujourd’hui à Alger, la Présidente du Conseil des ministres d’Italie, Giorgia Meloni ne débarque pas en terre inconnue, bien au contraire. Son séjour algérois de 2 jours, a été balisé par une série d’actions amicales de portée historique entre les plus hautes autorités politiques des deux pays. Un échange de visite d’État entre les présidents italien et algérien, de nombreuses rencontres ministérielles, des accords stratégiques dans de nombreux domaines, des forums d’affaires réunissant un nombre record d’opérateurs économiques, plaident en faveur de la réussite de cette mission.
Issue de la droite dure, « Giorgia Meloni » est certainement soucieuse de l’intérêt de son pays. Elle a d’ailleurs clairement affiché son intention de poursuivre sur le parcours de son prédécesseur Mario Draghi. Lequel a contribué à la signature d’un méga contrat de pas moins de 4 milliards de dollars qui sécurise les approvisionnements énergétiques de son pays et donne à l’Algérie une opportunité historique de peser sur le destin économique de la Méditerranée. Le propos n’est pas exagéré, en ce sens que les accords qui ont précédé et suivi la signature de ce méga contrat, ont ouvert une perspective unique pour les deux pays. Et la Présidente du Conseil des ministres de l’Italie vient en Algérie pour concrétiser un projet historique, celui de faire de son pays un hub européen pour le gaz algérien. L’Algérie a déjà fourni plus de 25 milliards de m3 à son voisin du nord, près du quart de sa production annuelle et la moitié de ses exportations de gaz. Un signal clair envoyé par les deux pays et qui consiste à œuvrer en faveur d’une destinée commune en matière de partenariat économique. Car, ce qu’il faut retenir dans ce nouveau souffle des relations Algéro-italiennes, c’est bien le fait que le pont énergétique fortement consolidé ces derniers mois, servira de passerelle entre les deux pays, histoire d’élargir le partenariat au maximum.
Le troisième déplacement en date, en une seule année, qu’effectue l’actuelle première responsable du gouvernement italien Giorgia Meloni, suppose certainement un approfondissement des pourparlers et certainement la signature d’accords, dans ces domaines et notamment dans l’industrie navale, sujet abordé par le Président de laRépublique. Il y a également le dossier plus que stratégique d’exportation de l’électricité algérienne en Europe, via l’Italie. Cette perspective pourrait se réaliser dans un proche avenir. Mais d’ores et déjà, l’on parle du fameux projet Fiat dans le montage automobile, dont les quatre modèles censés être produits par la célèbre marque italienne d’automobile, seront dévoilés le 19 mars prochain, informe l’ambassadeur d’Algérie en Italie, Abdelkrim Touahria. Cette liste d’objectifs apparaît à travers la composante de la délégation qui l’accompagne à Alger. On y trouve notamment l’inévitable Claudio Descalzi, PDGd’Eni, et Carlo Bonomi, président de Confindustria, la principale organisation patronale italienne.
Retenons enfin que le total des échanges s’est élevé en 2021 à 7,33 milliards d’euros (5,57 milliards de livraisons algériennes d’hydrocarbures et 1,76 milliard d’importation de produits italiens), les seules exportations algériennes de produits énergétiques ont atteint 12,2 milliards de dollars pendant les 9 premier mois de 2022. Les exportations italiennes vers l’Algérie ont aussi augmenté pendant la même période, de 1,2 à 1,6 milliard de dollars.
Ces indicateurs ne racontent pas toute la densité des relations Algéro-italiennes. Les deux pays ont en commun, un héros italien, Enrico Mattei, qui avait compris les souffrances et le courage du peuple algérien durant la nuit coloniale. Indépendante, l’Algérie se souviendra de l’attitude exemplaire de Rome durant la décennie noire. La donne, aujourd’hui, n’est plus la même, mais l’amitié est encore plus forte entre la 10e puissance économiquemondiale et la quatrième puissance en Afrique.
L’association très saine entre ces deux nations est profitable aux deux blocs, européen et africain. En plus de son sous-sol riche en minerai, de sa ressource humaine bien formée et de sa stabilité politique prouvée, l’Algérie apporte à l’Italie une perspective de croissance presque illimitée. Premiers portails du continent, les ports algériens s’ouvrent sur la Zone africaine de libre-échange, un cadre d’investissement de plus de mille milliards de dollars.
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