Pétrole : L’OPEP opte pour une réduction de la production de pétrole et plaide la prudence

Fakhreddine Messaoudi
2022-09-06T14:38:59+02:00
Hydrocarbures
Fakhreddine Messaoudi5 septembre 2022
Pétrole : L’OPEP opte pour une réduction de la production de pétrole et plaide la prudence
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Les pays de l’Opep+ ont décidé ce lundi de réduire leur production en octobre pour soutenir leurs prix. Les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole(Opep) et leurs dix alliés ont en effet convenu de «revenir aux quotas du mois d’août», soit une baisse de 100.000 barils comparée à septembre, a annoncé dans un communiqué l’alliance. Toutefois, il faut noter que la Russie s’est opposé à cette réduction des quotas selon le Wall Street Journal
Le groupe, qui se réunissait par visioconférence, laisse la porte ouverte à de nouvelles discussions avant la prochaine rencontre du 5 octobre, «pour répondre si nécessaire aux développements du marché». Au fil de ses rendez-vous mensuels, l’Opep + résiste aux appels des Occidentaux pour ouvrir plus largement ses vannes afin de contenir l’envolée des cours et une inflation au plus haut depuis des décennies. Portés par la nouvelle, les cours des deux références mondiales du brut prenaient plus de 3%, à plus de 97,50 dollars le baril de Brent de la mer du nord et près de 91 dollars celui de WTI en milieu d’après-midi.

A noter que le Ministre de l’Energie et des Mines « Mohamed Arkab » a déclaré à la presse à la fin de cette réunion que la production pétrolière de l’Algérie s’établira à 1,055 Mb/j en octobre prochain « Au terme de nos discussions, nous avons pris la décision de baisser le niveau de notre production globale de 100.000 barils par jour pour le mois d’octobre. Avec cette décision, la production algérienne s’établira à 1,055 Mb/j en octobre »

Rétrospective :

Sur fond de tensions internationales, la réunion de l’OPEP+ le mois dernier comportait deux enjeux majeurs. D’une part, elle devait permettre de déterminer si le groupe était toujours uni et à quel point il était déterminé à rééquilibrer le marché, deuxièmement elle devait permettre de savoir si le président américain « Joe Biden » ou le président français « Emmanuel Macron » avaient une quelconque influence sur le cartel de l’OPEP+ à travers une visite diplomatique en Arabie Saoudite pour le premier et une invitation du prince héritier « Mohamed Ben Selmane » à Paris pour le second avec comme commun objectif acter une augmentation de la production en convaincant les saoudiens.
Désillusion totale, les 23 États de l’Opep+ avaient finalement décidé à l’issue de la réunion du mercredi 3 août 2022 d’une très légère hausse de la production. Cette hausse représente une augmentation de « 100.000 barils par jour pour le mois de septembre », selon le communiqué de l’organisation. Une hausse largement inférieure aux « 648 000 barils supplémentaires par jour »actée en juillet dernier.

Le pétrole augmente de 3% le lundi 5 septembre, quelques heures avant de la réunion de l’OPEP+ :

Au jour même de la réunion de l’OPEP+ et de la réunion du « Comité Ministériel conjoint de la surveillance »(JMMC) auxquelles participera le ministre de l’Energie et des Mines« Mohamed Arkab», les prix du pétrole ont bondi de 3% pour s’afficher aujourd’hui lundi 5 septembre au prix de 89.59$ pour le WTI, référence américaine du brut, soit une augmentation de 3.11% et 96.20$ pour le Brent, référence internationale, soit une augmentation de 3.39%.
Quelques jours auparavant « Warren Patterson», responsable de la stratégie des matières premières chez « ING » avait déclaré « Nous pensons que l’OPEP+ laissera les objectifs de production inchangés pour le mois prochain. Il est difficile de justifier une réduction de la production lorsque le marché se négocie à près de 100 dollars le baril »
Dans le même contexte, « ING » avait indiqué sur l’un de ses articles « De plus, la Russie serait opposée à une réduction de la production, car cela enverrait un mauvais signal au marché concernant l’offre et la demande. En outre, il serait plus logique pour l’OPEP+ d’attendre que les négociations sur le nucléaire iranien soient plus claires avant de prendre des mesures ». En matière d’énergie, actuellement l’Europe se tourne vers le « Fioul » pour remédier au manque ou éventuellement à l’absence de gaz, car vendredi dernier la Russie avait déclaré que le « Nord Stream » principal gazoduc d’approvisionnement de gaz vers l’Europe serait fermé indéfiniment, suite à un problème de turbine défaillante. Il faut rappeler que le « fioul » est issu du raffinage du pétrole et ses caractéristiques sont proches de celles du gazole. Il est issu des coupes (ou fractions) moyennes de pétrole d’où sont extraits  notamment le kérosène, le gazole mais aussi le fioul domestique qui servira in fine à chauffer les habitations. Or, si les pays européens se tournent vers cette source d’énergie en substitut du gaz, les prix du pétrole vont de facto bondir puisqu’il y aura une demande élevée, cette demande soutiendra par conséquent la hausse des prix.

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