La crise énergétique qui affecte le monde et plus particulièrement l’Europe n’en est qu’à ses débuts et va certainement avoir un impact économique et géopolitique jamais enregistré. L’énergie est et va être au cœur de toutes les stratégies de développement internes, des échanges commerciaux à travers le monde, et probablement la disparition ou la naissance de nouvelles alliances dans un monde qui ne sera plus unipolaire.
En dehors de la Norvège et un degré moindre les Pays-Bas (Hollande) qui disposent de réserves de gaz suffisantes, tous les autres pays européens tentent de trouver d’autres ressources énergétiques à partir d’autres régions productrices, parmi lesquelles l’Afrique, un continent qui renferme des réserves et des capacités de production qui ne sont pas négligeables.
L’Allemagne est le pays européen qui souffre et va continuer à l’être, plus que tout autre pays du fait qu’au lieu de recevoir plus de gaz russe à travers le gazoduc « NordStream2 » suspendu, elle va en recevoir beaucoup moins à travers les voies d’approvisionnement qui existaient avant le conflit Russo-Ukrainien.
Son économie est la plus impactée aussi dans la mesure où la recherche d’autres sources d’approvisionnement ne peuvent pas remplacer ce déficit, et reviendront beaucoup plus cher quelle que soit la provenance du gaz et même du charbon dont elle a besoin.
L’Afrique fait l’objet actuellement d’actions courtisanes, quand ce n’est pas sous forme de pressions politiques, mais pourra-t-elle secourir l’Europe, et à quel prix ?
Les réserves en hydrocarbures conventionnels sont importantes. Celles en hydrocarbures non conventionnels le sont beaucoup plus mais non développées. Par contre les capacités de production sont limitées dans le sens où elles nécessitent beaucoup d’investissements nouveaux pour les développer.
Les réserves prouvées en Afrique sont de :
– ≈ 140 Milliards de barils en pétrole conventionnel (prouvées).
– ≈ 13.000 Milliards de M3 en gaz naturel conventionnel (prouvées).
– ≈ 40.000Milliards de M3 en gaz naturel non conventionnel (techniquement récupérables).
Le potentiel résiduel qui reste à découvrir dans de nombreux pays africains est quant à lui mal connue et nécessite aussi d’autres investissements pour le mettre en évidence au cours des prochaines décennies.
On peut rajouter aussi les réserves en charbon qui sont importantes, et dont une bonne partie est exportée, notamment à partir d’AfriqueduSud. Elles sont de 9,9 milliards de tonnes rien que pour l’Afrique du Sud mais pourraient atteindre 50 à 60 milliards de tonnes pour l’ensemble de l’Afrique.
Où se situent ces réserves ? Comment sont-elles exploitées ? Pourront elles contribuer aux besoins de l’Europe et quand ? Ce sera la deuxième partie de notre analyse que nous publierons prochainement.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=1658