Sonatrach, en collaboration avec l’Agence Spatiale Algérienne (ASAL), a franchi une étape importante dans l’estimation du volume de gaz torché au niveau des infrastructures d’exploitation pétrolière en Algérie, grâce à l’application de techniques satellitaires développées par l’ASAL.
Il faut rappeler que les deux organismes ont signé en Avril 2018 une convention de coopération destinée à « renforcer la coordination entre les deux parties à travers l’exploitation des technologies spatiales et leurs applications dans l’élaboration, l’étude et la mise en œuvre des projets de développement des différentes activités de la compagnie nationale ».
Dans le cadre des engagements de l’Algérie en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, dont le méthane fait partie, Sonatrach a mis en œuvre un programme important pour les réduire « 0 & 1% » à l’horizon 2030, un défi qui nécessite des investissements élevés, mais aussi un objectif important à atteindre au regard de la taxe carbone qui sera appliquée aux exportations algériennes à cause de l’empreinte carbone.
L’évaluation des volumes torchés est faite par Sonatrach à travers des mesures directes sur site, mais aussi par plusieurs organismes internationaux à travers des techniques utilisant les photos satellites, ou encore en appliquant un simple ratio de torchage par rapport à la production de pétrole d’où provient une bonne partie du gaz torché. Comme les chiffres publiés par les uns et les autres sont parfois très différents, la coopération Sonatrach-ASAL prend toute son importance dans ce domaine.
La méthodologie appliquée par l’ASAL consiste à baser l’estimation des volumes torchés sur les « images nocturnes dans le visible et l’infrarouge du capteur VIIRS embarqué sur le satellite météorologique Suomi NPP ». Dans le communiqué publié par l’ASAL le 05 Juin 2022 ( https://asal.dz/?p=8270 ) il est précisé que « Les résultats obtenus par l’ASAL démontrent une cohérence avec les volumes mesurés au sol par SONATRACH et ce, en comparaison avec ceux publiés par d’autres organismes et qui présentent des écarts significatifs des volumes constatés liés, selon l’étude menée par l’ASAL, au coefficient de calibration non actualisé et ne tenant pas compte des évènements particuliers de torchage (arrêts, démarrages, déclenchements…) ».
Dans son communiqué du 21 Avril 2021 ( https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2021/04/28/seven-countries-account-for-two-thirds-of-global-gas-flaring ), la Banque mondiale avait classé l’Algérie parmi les 7 pays (Russie, Irak, Iran, USA,
Algérie, Venezuela, et Nigéria) qui totalisent les deux tiers (65%) des gaz torchés dans le monde. Toujours selon la banque Mondiale, l’Algérie aurait torché 9,3 Mds M3 en 2019, avec un ratio de 22,7 M3 par baril de pétrole produit et se classerait juste derrière la Russie qui torche 24,7 M3 par baril. De son coté, Sonatrach estime que le volume de gaz torché en Algérie a pratiquement baissé de plus de 60% depuis les années 80, et qu’il ne serait que de 3 Mds M3 en 2019.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=1382