Le prix baril de pétrole Brent n’arrête pas d’être volatile depuis plusieurs semaines avec une moyenne autour de 110 $, au gré des nouvelles autour du conflit russo-ukrainien, des négociations sur le nucléaire iranien, du niveau des stocks stratégiques américains, du retour du Covid 19 en Chine, et la pression sur l’OPEP+ en vue d’une augmentation de sa production.
La 27ème réunion de l’OPEP+ du 31 Mars 2022 s’est terminée sans grande surprise, avec une faible augmentation de sa production par rapport à celle prévue tous les mois dans son programme, c’est-à-dire 432.000 barils par jour à compter du 01 Mai 2022 au lieu de 400.000, le taux de conformité global de l‘OPEP+ étant de 132% au cours du mois de Mars
L’OPEP+ dominée par les deux principaux producteurs que sont l’Arabie Saoudite et la Russie, réaffirme une fois de plus la cohésion dans ses rangs, malgré la pression exercée par les USA et les pays occidentaux, pour augmenter sa production afin de contenir la flambée du prix du pétrole, des carburants, et de l’Energie de façon générale. L’impact de cette flambée auquel s’ajoute celui du conflit russo-ukrainien, est durement ressenti par l’économie de l’ensemble de ces pays, comme une sorte de boomerang des sanctions décidées contre l’économie russe.
Mais l’OPEP+ a jugé que la décision de poursuivre l’accompagnement du marché par des augmentations raisonnables devait être maintenu, en n’apportant que des ajustements relatifs au taux de conformité global de 132% du mois de Mars 2022. Cette légère augmentation concerne le quota de production de cinq de ses membres : celui de l’Arabie Saoudite à 10,549 MMB/Jour, la Russie à 10,549 MMB/Jour, l’Irak à 4,461 MMB/Jour, les Emirats Arabes Unis à 3,04 MMB/Jour, et le Koweït à 2,694 MMB/Jour.
L’Algérie a quant à elle vu son quota porté à 1,013 MMB/Jour.
Il faut cependant noter que les réunions du comité ministériel « JMMC » qui devait préparer la réunion de l’OPEP+, puis de l’OPEP+, n’ont duré respectivement que 20 et 12 minutes, comme cela se passe depuis quelques mois, à la différence des réunions précédentes de 2020 et 2021. Cela pourrait indiquer qu’aucun des pays membres ne souhaite s’impliquer directement ou indirectement dans le conflit qui oppose les pays occidentaux et la Russie.
Lors d’une récente conférence à Dubai, le Ministre Emirati Suhail al-Mazrouei avait clairement déclaré que« Lors de la COP 26, les pays producteurs n’étaient pas bienvenus. Nous serions maintenant à nouveau des super-héros. Cela ne marche pas comme cela !». Cela indique que l’OPEP+ n’a nullement l’intention de s’impliquer dans le conflit actuel et encore moins de mettre fin à son alliance avec la Russie, bâtie en 2016, et dont un seul accroc en Avril 2020 a suffi pour plonger le prix du baril à un niveau inférieur à 20 dollars. L’OPEP+ préfère poursuivre l’observation du marché et respecter son programme de hausse progressive de sa production, malgré les soutirages continus des stocks stratégiques au niveau des USA pour contenir la montée du prix des carburants.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=1208