« SONATRACH et la compagnie américaine ExxonMobil ont procédé, ce jour, à la signature d’un Protocole d’Accord qui permettra aux partenaires d’étudier les opportunités existantes en vue de développer les ressources en hydrocarbures dans le bassin de l’Ahnet et le bassin de Gourara, en mettant l’accent sur l’excellence opérationnelle, l’innovation technologique, le respect de l’environnement et les meilleures pratiques de durabilité ».
C’est ce que SONATRACH vient d’annoncer le 23 Mai 2024 dans un communiqué qui précise que cet accord a été signé au siège de la Direction Générale de SONATRACH, en présence du Président Directeur Général de SONATRACH, Monsieur Rachid HACHICHI et du Vice-Président Exploration & Nouvelles Opportunités d’ExxonMobil, Monsieur John ARDILL.
Le PDG de SONATRACH a déclaré que « ce protocole d’accord ouvre de nouvelles perspectives de développement du domaine minier algérien et témoigne de la volonté mutuelle des deux compagnies à parvenir à mettre en place une exploitation responsable et durable des ressources naturelles de notre pays ». Il s’agirait ainsi « d’une première étape importante dans la création d’un partenariat » qui devrait se concrétiser dans les mois à venir ( ?) par un contrat d’association sous les termes de la loi pétrolière de 2019.
Selon des informations non confirmées, l’objectif principal de cet accord est d’évaluer, puis de développer les importantes réserves de gaz non conventionnel sur une surface d’environ 20.000 KM2, et peut etre plus, où SONATRACH avait déjà testé le potentiel gazier de cette région en forant deux puits en 2012-2013, qui avaient donné d’excellents débits de gaz en surface après fracturation. Ce résultat avait déjà attiré l’intérêt d’ExxonMobil dès 2019 avec un début de négociation pour un partenariat, interrompue en 2020.
ExxonMobil est un des principaux producteurs de pétrole et de gaz de schiste en Amérique du nord, notamment grâce au rachat en 2023 de Pioneer Natural Resources pour pratiquement 64,5 milliards de dollars, y compris la dette qui est de 4,5 milliards de dollars. Cela en fait la deuxième plus importante acquisition de son histoire après celle de Mobil en 1999 pour 81 milliards de dollars. Cette acquisition a permis à ExxonMobil de s’implanter solidement dans le Bassin Permien qui représente « 5,8 millions de barils de pétrole par jour, soit environ 45 % de la production américaine. ExxonMobil entend ainsi plus que doubler le volume de sa production journalière de barils d’équivalent pétrole le bassin permien, pour atteindre 1,3 million de barils par jour à la finalisation de l’acquisition en 2024, puis environ 2 millions en 2027 ».
En Afrique les exploits d’ExxonMobil en Afrique ont été plutôt rares puisque sa dernière découverte sur le continent remonte à près de deux décennies. Il a fallu attendre 2022 pour qu’elle réalise au large de l’Angola une découverte au niveau du puit d’exploration Bavuca South -1, sur le bloc 15. Le puits est situé à environ 365 kilomètres au nord-ouest de la côte de Luanda et a traversé un réservoir gréseux de bonne qualité, avec une épaisseur de 30 mètres, contenant des hydrocarbures.
Par contre, elle a enregistré de nombreuses découvertes en Amérique du Sud, notamment au niveau de la Guyane où elle est associée à Chevron dans des gisements pétroliers en plein essor, qui devraient produire 1,2 million de barils de pétrole par jour d’ici à 2027.
Il faut enfin préciser qu’ExxonMobil est aussi très active au sein du marché gazier méditerranéen où elle vient juste de signer le 08 Mai 2024 avec la compagnie turque Botas, un accord de fourniture de 2,5 millions de tonnes de GNL par an, sur 10 ans. Cet accord va faire de la Turquie le 7ème acheteur de gaz américain dans le monde, et entre probablement dans le cadre de la stratégie de la Turquie de diversifier son approvisionnement en gaz, qui est d’environ 51 milliards M3. Parmi ses fournisseurs, on trouve :
- L’Iran avec un contrat de 10 Mds M3 par an qui expire en 2026.
- La Russie avec un contrat de 16 Mds M3 qui expire en 2028.
- Et l’Algérie avec 4,4 Mds M3 en GNL qui expire en 2027.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=3946
