En s’adressant aux journalistes lors de la présentation des résultats du 3ème trimestre de son entreprise, le PDG de Wintershall Dea, Mario Mehren, a d’emblée déclaré que « le changement et l’instabilité sont les nouvelles constantes du marché gazier » à l’échelle mondiale. Pour lui, le défi consiste à rechercher comment alimenter en énergie plus de 2 millions d’habitants supplémentaires d’ici 2030.
Il a en outre longuement décrit la stratégie de Wintershall Dea en compagnie du Directeur financier Paul Smith, à travers les différentes assets opérées notamment en Egypte avec le first gas à Damiet, à raison de 10 million de standard cubic feet par jour, en Argentine à travers le projet Phoenix d’une capacité de 10 millions M3 par jour à partir de 2025, et en Libye où cependant la production demeure modeste avec moins de 3.000 barils par jour.
En Algérie les opportunités de partenariat dans le domaine gazier et les perspectives de leur développement dans le cadre du renforcement des exportations vers l’Europe sont aussi en bonne voie. «Nous continuons à rechercher de nouvelles opportunités de croissance en Algérie, un fournisseur d’énergie clé pour l’Europe», a notamment déclaré Mario Mehren lors de cette conférence de presse diffusée en ligne.
La société Wintershall Dea, présente en Algérie depuis 2002, participe au développement du projet Reggane Nord, qui a démarré en 2017 et constitue un élément clé de l’industrie gazière nationale.
Outre sa participation dans Reggane Nord, Wintershall Dea a également signé en 2020 un protocole d’accord avec Sonatrach pour identifier les possibilités de coopération dans les domaines d’exploration, de développement et de production des hydrocarbures en Algérie et à l’international.
En 2022, les partenaires ont prolongé le protocole d’accord et l’ont élargi pour inclure la prise en compte de projets axés sur la gestion du carbone et l’hydrogène. L’allemand Wintershall Dea a récemment racheté de nouvelles parts dans le permis RegganeNord, à la société italienne EdisonRSP SPA qui a annoncé, le 13 octobre, la finalisation de la cession de participation.
La transaction a permis de vendre les actions à l’espagnol Repsol et à Wintershall Dea, et ce, après l’approbation des autorités algériennes, par décret publié dans le Journal officiel n°65. Suite à cet accord, l’allemand est désormais le 2ème actionnaire le plus important après Sonatrach. Le consortium Groupement Reggane Nord (GRN), regroupe ainsi Sonatrach avec 40%desparts, Wintershall Dea avec 30,75% et Repsol avec 29,25%.
Pour ce qui est des activités en Russie, Mr. Mario Mehren a précisé que Wintershall Dea n’a pas l’intention de remplacer la production actuelle de 100.000 barils/jours, puisqu’elle opère plusieurs autres projets ailleurs qui vont entrer en production. Le processus de la cession des activités en Russie est complexe, et ce d’autant plus qu’elles ont été expropriées, ce qui nécessitera beaucoup de temps, la situation étant encore assez floue par manque de visibilité pour leur résolution.
Le PDG de Wintershall a par ailleurs mis en exergue les efforts de son entreprise dans le domaine de la capture et du stockage du carbone (CCU et CCS) en Allemagne et en Mer du Nord, à travers plusieurs licences en cours dont une (CCS) de 6 millions de tonnes par an en Angleterre. Pour le moment Wintershall encourage les autorités à développer les conditions règlementaires pour le CCS dans la perspective des objectifs « ZER 50 ». Il a précisé qu’en Allemagne la règlementation n’est pas encore bien définie, alors qu’il est possible de transporter le CO2 et de le stocker un peu partout si l’activité est bien développée à l’image des USA où l’activité CCU est très développée, et bénéficie d’une subvention de l’Etat à raison de 10 dollars par tonne stockée. D’où l’urgence d’une règlementation à ce sujet en Europe.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=3499
