Dans un entretien accordé à l’APS, le Président de l’Agence de Régulation des Hydrocarbures, Mr. Rachid NADIL, a mentionné que la consommation intérieure de produits pétroliers a augmenté de 6,7% au cours du premier semestre 2023 par rapport au premier semestre 2022.
Cette consommation s’est ainsi élevée à 8,69 Millions (+6,7%) de tonnes dont :
- 4,97 millions de tonnes en gasoil (+4%)
- 1,69 millions de tonnes de carburant (Essences : +0,4%)
- 0,84 millions de tonnes de GPL (+14%)
- 0,74 millions de tonnes de butane & propane (-3,9%)
- 0,29 millions de tonnes de carburant aviation (+61%)
- 0,16 millions de tonnes de carburant marin (+83%)
Le Président de l’ARH a souligné la nécessité d’une rationalisation de la consommation nationale en particulier pour les carburants, notamment à travers la conversion du parc roulant au GPL ou à la mobilité électrique, en précisant que le premier semestre 2023 a connu la conversion au GPL de pas moins de 70.000 véhicules, l’objectif consistant à atteindre d’ici fin 2023 un parc converti d’un million de véhicules sur les 7 millions existant (chiffre approximatif évalué à partir de celui de 2019 qui était de 6,6 millions dont 2,4 millions fonctionnant au diesel). Il faut préciser que ce résultat encourageant a pu être atteint grâce à la réduction de la TVA à 9% sur les équipements de conversion et le prix attractif du GPL à 9 DA le litre par rapport au prix moyen des autres carburants véhicules qui est de 32 DA le litre.
Si on se réfère aux données disponibles sur la nature des consommations algériennes en produits pétroliers et plus spécialement en carburants, on constate que le principal effort de rationalisation à faire devrait aussi concerner à terme le gasoil, dont la part de consommation est de 57%. Cela traduit déjà une baisse appréciable par rapport à 2019 (69%) mais demeure insuffisant malgré la récente décision d’interdiction d’importation de véhicules fonctionnant au gasoil dans la mesure où une bonne partie de cette consommation se fait au niveau du parc roulant lourd, de certaines activités industrielles et même du secteur agricole non raccordé au réseau électrique. Il faut rappeler qu’environ 56% du gasoil est consommé dans le secteur du transport et 28% dans les secteurs du BTPH-Industrie & Energie-Agriculture (Statistiques 2019).
Pour ce qui est du GPL, on constate que la croissance est trop importante alors que l’Etat a consenti d’importants efforts en matière de raccordement au gaz naturel (67%) et à l’électricité (98%). C’est d’ailleurs ce qui explique la réduction de la consommation en butane et propane. Aussi conviendrait-il de réfléchir aussi à des actions de rationalisation d’un produit aussi important que le GPL dont la valorisation soit industrielle localement soit l’exportation pourraient certainement être plus bénéfiques au pays dans la mesure où sa consommation locale est largement subventionnée.
Enfin en ce qui concerne les carburantes aviations et marins, et dans la mesure où ils ne sont pas subventionnés, du moins entièrement, l’augmentation de leur consommation est tout à fait logique et conforme à la reprise de la mobilité aérienne et du transport marin.
Une analyse plus poussée des consommations intérieures, appuyée à des scénarios et des tendances de consommation en fonction des mutations qui affectent aussi bien les capacités de production que les modèles de transport et de mobilité à l’échelle mondiale, demeure plus que jamais nécessaire pour éviter aussi bien des situations de pénurie que de surproduction à l’avenir.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=3140
