Le géant pétrolier et gazier italien « Eni » a finalisé l’acquisition des actifs de « British Petroleum (BP) » dans deux champs gaziers « importants » au sud de l’Algérie qui comportent plusieurs gisements de gaz en cours de production. Cet aboutissement survient après l’approbation des autorités compétentes en Algérie et de l’Autorité européenne anti monopole. L’accord marque la fin de plus de 30 ans d’activités d’opérations de BP dans le pays.
Cette acquisition permettra à Eni de répondre davantage aux besoins européens en gaz et de renforcer sa présence en Algérie, où il est déjà la première entreprise étrangère en termes de production. Les deux champs de gaz, In Salah et In Amenas, sont gérés en partenariat avec Sonatrach et le norvégien Equinor. Ces deux champs produisent environ 10% de la production gazière totale de l’Algérie, et celui d’In Amenas a une particularité contractuelle dans la mesure où les partenaires (Eni maintenant et Equinor) se font rémunérer par la production de condensat et de GPL qui est d’environ 50.000 baril par jour, tandis que Sonatrach commercialise la production gazière du champ en question. Les autres gisements d’In Salah ne produisent que du gaz sec.
L’acquisition de ces actifs vise à renforcer la présence d’Eni en Algérie qui est déjà présente via l’exploitation de plusieurs gisements de pétrole et de gaz en exploitation, et à accélérer le développement de nouveaux gisements gaziers dans le pays.
En mai 2022, Eni et Sonatrach ont signé un accord pour accélérer le développement des récentes découvertes gazières dans le bassin de Berkine en Algérie, et développer la production d’hydrogène vert dans le cadre des mesures visant à accroître les exportations de l’Algérie vers l’Italie. Sonatrach avait également signé un important accord d’Association prévoyant 4 milliards de dollarsd’investissement avecOccidental, Eni et Total, toujours sur le bassin de Berkine, afin de poursuivre le développement et l’amélioration de la production gazière et pétrolière au niveau des gisements opérés auparavant par Anadarko, laquelle a été rachetée par Occidental.
L’Algérie est le deuxième fournisseur de gaz de l’Italie, avec un volume qui a atteint environ 22 Mds M3 en 2022 et est prévu atteindre 28 Mds M3 en 2023. Il faut rappeler que la capacité maximale d’exportation vers l’Italie est de 32 Mds M3 par an via le gazoduc « Transmed » qui atteint la Sicile via la Tunisie depuis 1983.
Outre de permettre à Eni de produire 130 000 tep / j en 2023, cette acquisition lui permettra de renforcer sa position en tant que leader du marché européen du gaz et de répondre aux besoins croissants de l’Europe en matière d’énergie. En somme, il s’agit, pour Eni, d’un développement majeur dans l’industrie énergétique mondiale, car elle permettra à cette dernière de renforcer sa présence en Algérie et de répondre aux besoins en gaz de l’Europe.
Les observateurs de l’industrie attendent avec impatience les prochaines étapes de cette acquisition et les effets qu’elle pourrait avoir sur le marché mondial de l’énergie. D’ailleurs l’ancien projet de gazoduc « GALSI » reliant directement l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne a de nouveau été évoqué et semble en bonne voie pour être réalisé dans les années à venir pour accroitre encore les exportations gazières vers l’Europe avec 8 Mds M3 par an.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=2725