Pétrole : Entre volatilité accrue des prix et crainte de récession

Fakhreddine Messaoudi
Hydrocarbures
Fakhreddine Messaoudi9 décembre 2022
Pétrole : Entre volatilité accrue des prix et crainte de récession

Le pétrole a légèrement progressé mercredi après que le Brent ait frôlé son plus bas niveau en 2022, les espoirs d’une hausse de la demande chinoise et l’inquiétude concernant l’offre russe découlant des retards des pétroliers dans les eaux turques ayant contrebalancé les craintes de récession.

La Chine a annoncé mercredi les changements les plus radicaux de son régime anti-COVID depuis le début de la pandémie, tandis que RIA a cité le vice-ministre russe des Affaires étrangères disant que la Russie était « préoccupée par une accumulation de pétroliers dans le détroit du Bosphore ».

Le Brent était en hausse de 20 cents, soit 0,3%, à 79,55 dollars le baril vers 13:00 GMT. Il a atteint 77,74 dollars plus tôt, son plus bas niveau depuis le 3 janvier2022. Le brut américain a ajouté 22 cents, soit 0,3%, à 74,47 dollars et a atteint 72,75 dollars plus tôt, son plus bas niveau depuis fin décembre2021.
« Si la confiance dans l’approvisionnement ininterrompu en pétrole russe a joué un rôle dans la récente faiblesse, elle était probablement mal placée. Le retard des pétroliers dans les eaux turques en est un bon exemple », a déclaré Tamas Varga, du courtier en pétrole PVM.

Selon des sources industrielles, au moins 20 pétroliers faisant la queue au large de la Turquie risquent d’être retardés pour passer des ports russes de la Mer Noire à la Méditerranée, car les opérateurs s’efforcent de respecter les nouvelles règles turques en matière d’assurance, qui ont été ajoutées avant le plafonnement des prix du pétrole russe par le G7. « L’assouplissement des restrictions COVID chinoises et le bond des importations de pétrole brut du pays en novembre sont également considérés comme des facteurs de soutien », a ajouté M. Varga.
Néanmoins, les avertissements des grandes banques américaines concernant une probable récession l’année prochaine ont pesé.

Le Brent est passé sous la barre des 80 dollars mardi pour la deuxième fois seulement en 2022 et a annulé les gains de l’année, qui avaient permis aux prix de frôler le sommet historique de 147 dollars en mars après le début du conflit Russo-Ukrainien.

La Russie, a rapporté mercredi le quotidien « Vedomosti », envisage des options dont l’interdiction des ventes de pétrole à certains pays pour contrer le plafonnement des prix imposé par les puissances occidentales. « Il y a encore des tonnes d’incertitudes sur les marchés aujourd’hui », a déclaré « Claudio Galimberti », vice-président senior chez RystadEnergy, ajoutant que la production de brut en Russie pourrait ne pas baisser autant que prévu précédemment. Le rapport du groupe industriel « American Petroleum Institute », publié mardi, a également soutenu cette hypothèse. Selon des sources anonymes, les stocks de brut ont diminué d’environ 6,4 millions de barils.

Le dernier rapport sur l’offre américaine de l‘ « Energy Information Administration » est attendu à 15h30 GMT et il faudra voir s’il confirme la forte baisse des stocks de pétrole brut.

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