Aucun analyste, pas même les membres de l’OPEP+ ne sont en mesure de prévoir actuellement son évolution, avant leur réunion du 04 Décembre et la date prévue d’embargo sur le pétrole russe par l’Union Européenne à compter du 05 Décembre 2022.
Malgré les fortes pressions des USA et de l’UE pour que l’OPEP augmente sa production afin de baisser ce prix, la coupe des 2 millions de barils décidée par l’OPEP+ le 05 Octobre a quand meme réussi à augmenter et maintenir le baril du Brent au-dessus de 90 dollars durant tout le mois d’Octobre et les deux premières semaines de Novembre. Le premier espoir de sortie de la Chine de sa politique Zéro Covid n’a pas duré longtemps, et les craintes de conséquences sur ses importations liées aux mouvements sociaux en cours dans de nombreuses régions chinoises, ainsi que les craintes d’une récession mondiale intensifient de leur coté les incertitudes qui caractérisent le marché pétrolier et même celui de l’énergie de façon générale.
Mais l’incertitude la plus importante est celle qui va suivre le début de l’embargo décidé par l’UE sur le pétrole russe à compter du 05 Décembre, date qui sera précédée par la réunion de l’OPEP+ le 04 Décembre ! Il faut rappeler que les deux principaux producteurs de l’OPEP,l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis ont démenti récemment la rumeur selon laquelle l’OPEP+ envisageait d’augmenter son niveau de production pour répondre à une soi-disant demande pétrolière en croissance par rapport à l’offre. Leur position reste inchangée selon le Ministre de l’Energie des Emirats Arabes Unis, Suhail El-Mazrouei qui a déclaré le 21 Novembre que : « Nous restons attachés à l’objectif de l’OPEP+ d’équilibrer le marché pétrolier et soutiendrons toute décision pour atteindre cet objectif ».
Le président de l’OPEP+, le Ministre Saoudien de l’EnergieA. Ben Salman, avait déclaré lui aussi à plusieurs reprises que l’OPEP+ était plus soucieuse à prendre en considération et défendre cet équilibre et non le prix du baril de pétrole. Il serait donc peu probable que cette position puisse changer le 04 décembre, avec même une probabilité de nouvelle réduction de la production ou au moins le maintien du niveau actuel en attendant les effets de l’embargo sur le pétrole russe. Cette hypothèse est de plus en plus envisagée par les traders et les analystes dans la mesure où la demande mondiale de son côté montre de plus en plus de faiblesse.
Il n’y a pas non plus que l’embargo sur le pétrole russe qui accroit les incertitudes, puisque les pays de l’UE ont aussi décidé de plafonner le prix de ce pétrole sur le marché, en plus des menaces en matière d’assurance et de sanctions sur les armateurs susceptibles de transporter le Brut russe vers le marché. De son coté, la Russie à travers son président a déclaré qu’aucune livraison ne sera faite aux pays qui tenteront d’imposer le plafonnement.
Le marché pétrolier n’a jamais été en face d’autant d’incertitudes liées non pas à ses fondamentaux mais, à des facteurs exogènes qui ont tendance à s’accumuler, et laissent très peu de visibilité sur son évolution. Tout laisse croire que le marché demeurera encore très volatile pour plusieurs mois encore.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=2384