Si le conflit Russo-Ukrainien ne cesse pas d’ici l’hiver prochain, les problèmes énergétiques de l’Europe s’aggraveront considérablement, a prévenu « Paolo Gentiloni », commissaire européen à l’économie.
L’incertitude pèse lourdement sur l’économie du vieux continent alors qu’il tente de sortir de la crise énergétique et de l’inflation record, un double coup dur qui fait des ravages économiques dans tout le bloc. « Selon nos prévisions, nous pourrions commencer la reprise dès la mi-2023 et nous pourrions avoir une baisse de l’inflation au second semestre 2023 », a déclaré « Gentiloni » à Euronews mardi après-midi. « En même temps, bien sûr, nous savons que si nous ne sommes pas en mesure de mettre fin au conflit (Russo-Ukrainien), les risques sur l’énergie l’hiver prochain, pas celui-ci, mais l’hiver prochain pourraient être encore pires que ceux que nous sont confrontés maintenant »
Au cours de l’été, les pays de l’UE se sont précipités pour remplir leurs stockages souterrains de gaz avant que la Russie ne décide de couper définitivement la majorité des approvisionnements en représailles aux sanctions occidentales. Plus le stockage est rempli, plus les chances de compenser l’augmentation de la demande de gaz lorsque les températures baissent sont élevées.
On ne sait pas comment l’Europe parviendra à relever le défi de l’énergie sans aucun gramme de gaz russe, même si elle parvient, tant bien que mal, à s’assurer des approvisionnements supplémentaires en gaz naturel liquéfié (GNL) auprès d’autres fournisseurs. « Nous avons une image globalement floue en 2023 », a déclaré « Gentiloni » concernant la future situation énergétique en Europe, en ajoutant « Au second semestre 2023, nous aurons une meilleure situation qu’aujourd’hui. Mais cela dépend aussi de l’évolution de la crise géopolitique à laquelle nous sommes confrontés ici en Europe »
« Gentiloni » a exhorté les gouvernements à éviter de nouvelles politiques susceptibles d’alimenter davantage l’inflation, mais a insisté sur le fait que les investissements publics doivent continuer à circuler pour garantir que l’UE reste compétitive au niveau mondial.
Pour les pays ayant des niveaux d’endettement élevés et un espace budgétaire étroit pour faire face à de nouvelles dépenses, le commissaire a recommandé à ses pays-là de puiser dans les ressources communes de l’UE, telles que REPowerEU, qui canalise les prêts non utilisés dans le fonds de relance COVID-19.
« La récession n’est pas une donnée », a déclaré Gentiloni à Euronews. « Ce qui est (inclus) dans nos prévisions est une courte période de contraction qui pourrait être limitée à ce trimestre et au premier trimestre de l’année prochaine, suivie d’une reprise modérée de l’économie. Et nous devons y travailler pour éviter une longue récession durable »
Une récession est techniquement, selon Gentiloni, définie comme deux trimestres consécutifs de croissance négative, mais d’autres mesures et variables peuvent être prises en compte, d’ici là l’Europe sera confronter, peut-être, à d’autres défis majeures mettant à mal son économie
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=2370