Messaoudi Fakhreddine
Cette action rentre dans le cadre de la nouvelle politique du secteur hydraulique du Nigeria qui se veut prévenant et précautionneux. A travers cette démarche, le pays espère bénéficier du soutien de la « Commission Economique des Nations Unies pour l’Europe » et ce dans l’optique de relever les défis qui se dressent face à lui, des défis de taille dans le secteur de l’eau.
Le véritableenjeu de cette volonté d’adhésion à la « Convention d’Helsinki » est le fait que le Nigeria, grand pays d’Afrique de l’Ouest souhaite passer à une étape supérieure en élevant le niveau de coopération dans le domaine de la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontalier et des lacs internationaux dans la perspective de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’eau de 2023.
Rendue publique lors d’un atelier national qui s’est tenu du 27 au 29 juillet 2022 à Abuja, la décision de l’état Nigérian de ratifier la « Convention d’Helsinki » sur l’eau lui permettra, théoriquement, de bénéficier du soutien de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) comme cité plus haut.
Les défis auxquels fait face actuellement le Nigeria dans le secteur de l’eau sont principalement la croissance démographique qui, à une allure évolutive de 2.5% devra faire passer la population du Nigeria de 190 millions d’habitants en 2018 à 410 millions d’ici à 2050, mais aussi de l’urbanisation accrue qui va de facto avec la croissance démographique, ajouté à cela la pollution, l’agriculture irriguées et l’industrialisation. Et pour le comble du paroxysme, une sécheresse accrue, une dépendance exclusive aux ressources en eaux souterraines et enfin des inondations permanentes qui détruisent les stockages d’eaupotable, les cours d’eau potable et se chiffrent à des milliards de dollars de pertes.
Petit point culture : D’un point cartographique le Nigeria ne partage pas ses frontières avec l’Algérie mais par contre si au point de vue hydrographique et hydrogéologique. Le Nigeria partage les ressources en eau du bassin du lac Tchad avec l’Algérie (Au niveau de OuedTafassasset à la frontière algéro-nigérienne), le Cameroun aussi, le Niger, la RépubliqueCentrafricaine, le Tchad et le Soudan.
Pour finir, la validation de la proposition du Nigeria par la CEE–ONU fera de ce pays, le 8ème État-partie de la « Conventiond’Helsinki » après le Tchad (2018) le Sénégal (2018) Le Ghana (2020), la Guinée-Bissau (2021) et le Togo (2021). Le Cameroun et l’Ouganda sont en pleine démarche et leur adhésion se fera dans les prochains mois.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=1578