« L’Algérie a décidé d’augmenter de 4 milliards de M3 supplémentaires le volume de ses livraisons de gaz à l’Italie à partir de la semaine prochaine ». C’est l’information que vient de publier l’APS dans une dépêche datée du 15 Juillet 2022.
Aucune précision n’a été fournie sur cette importante augmentation dans un délai aussi court, ou encore l’origine de ce gaz naturel, ainsi que son indexation en matière de prix, en dehors du fait qu’il est mentionné que « cette décision renforce les liens historiques entre l’italien ENI et le groupe pétrolier algérien Sonatrach ».
La dépêche de l’APS précise par ailleurs que l’Algérie « a déjà livré à ce pays depuis le début de l’année 13,9 milliards de m3 dépassant de 113% les volumes prévisionnels, et prévoit encore de livrer d’ici la fin de l’année 2022, six (6) milliards de m3 supplémentaires de gaz algérien à l’Italie ». Si on inclut les 4 milliards de M3 cités, cela signifie que les exportations totales vers l’Italie par le gazoduc « Trans Mediterranean Pipeline TMP » qui relie l’Algérie à l’Italie, atteindront tout juste 23,9 milliards de M3, soit 74,7 % de sa capacité.
Comparée aux niveaux d’exportation réalisés depuis 2019 vers l’Italie, cette performance est déjà très appréciable, surtout dans une conjoncture où le marché gazier est en train de flamber en Europe et à travers le monde. Sonatrach devrait en tirer profit en principe puisque son PDG a annoncé la prochaine mise en exploitation de la découverte de Hassi Rmel à raison de 10 millions de M3 par jour en Septembre 2022, soit environ 1,2 milliards de M3 supplémentaires d’ici la fin de l’année.
Il faut rappeler que les exportations de gaz vers l’Italie ont atteint leur pic en 2010 avec 28,3 milliards de M3, puis ont chuté régulièrement et pratiquement de plus de 50% pour atteindre entre 6 et 7 milliards de M3 entre 2014 et 2015. Une légère reprise a eu lieu de 2016 en atteignant de nouveau entre 16 et 17 milliards de M3, avant de chuter à nouveau à partir de 2019 et 2020 avec respectivement 11,3 et 13,1 milliards de M3.Les exportations de gaz citées ci-dessus comprennent bien sur une faible part de GNL voisine de 2 milliards de M3.
Pendant toute cette période de 2010 à 2020, le volume de gaz russe importé par l’Italie était pratiquement stable, avec une moyenne de 28 milliards de M3 par an, auxquels il faut rajouter les récents engagements de 8 à 10 milliards de M3 à partir de l’Azerbaïdjan. Le défi pour l’Italie est non seulement de tenter de revenir au niveau des anciennes importations d’Algérie, mais aussi de remplacer les volumes russes d’Algérie et d’ailleurs.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=1476