Le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar, a présenté en conférence de presse le dimanche 03 Juillet 2022, le bilan de son entreprise pour l’année 2021, et celui provisoire pour les 5 premiers mois de 2022. Tous les chiffres sont en hausse non seulement par rapport à 2020, mais aussi par rapport aux années qui ont suivi la crise pétrolière de 2014. L’année 2022, quant à elle s’annonce encore meilleure d’après les 5 premiers mois de Janvier à Mai 2022.
En amont, l’année 2021 a été marquée par la réalisation de 13 nouvelles découvertes d’hydrocarbures en effort propre. Mais l’information phare concerne surtout celle de la toute dernière et bonne nouvelle sur la récente découverte en 2022 de réserves importantes de gaz naturel sur le gisement de gaz de Hassi Rmel lui-même. Même si plusieurs experts consultés ont considéré qu’il s’agit plus d’une réévaluation des réserves du gisement déjà en cours d’exploitation, et non d’une nouvelle découverte, les volumes de gaz publiés par Sonatrach, entre 100 et 340 milliards de M3, et la certitude affichée pour démarrer une production supplémentaire dès le mois de Septembre 2022 avec 10 millions de M3 par jour, avaient de quoi rassurer non seulement sur les perspectives de réalisation futures de Sonatrach, mais aussi les espoirs d’achats supplémentaires de gaz de certains clients européens.
Concernant le prix du gaz exporté, M. Hakkar a affirmé que des accords entre la SONATRACH et ses clients dans ce domaine seront « Prochainement annoncés (…) La révision des prix se fait avec l’ensemble des partenaires de SONATRACH sans tenir compte de la nature du partenaire » a-t-il indiqué.
Lors de cette conférence, un journaliste a interpelé M. Hakkar sur la possible réorientation du gaz Algérien vers d’autres pays par des partenaires de l’Algérie. La réponse était claire « Aucun cas de revente par des partenaires de SONATRACH du gaz Algérien n’a été enregistré à l’heure actuelle » en soulignant comme rappel « l’existence dans les contrats, des dispositions qui exigent l’accord préalable de SONATRACH avant la possible revente du gaz à d’autres clients ».
Un autre point a été évoqué concernant l’intérêt de l’Algérie à avoir de nouveaux partenaires pour l’acquisition du gaz Algérien. Le PDG de la compagnie algérienne d’hydrocarbure a notamment cité des demandes émanant de pays d’Europe de l’EST, dont les demandes « sont à l’étude actuellement ». Il a en outre précisé que « La position stratégique de l’Algérie » fait que l’apparition, dans le marché gazier international, de nouvelles sources d’approvisionnement et l’augmentation de la capacité de certains producteurs comme le Qatar, l’Australie ou encore le Mozambique « ne constitue pas une menace pour les exportations nationales », en soulignant que « ces producteurs exportent du GNL présentant certes une flexibilité d’export vers l’ensemble des pays, alors que l’exportation par gazoduc permet d’avoir plus d’instantanéité » vu que l’Algérie a cet avantage stratégique d’être reliée à l’Europe par des gazoducs permettant d’acheminer le gaz en quelques heures vers l’Europe.
- Hakkar a aussi évoqué le gazoduc transsaharien TSGP entre le Nigeria et l’Algérie, en se félicitant des progrès en matière de négociations avec le Nigéria et le Niger. Il a considéré que le projet concurrent sur la côte Ouest de l’Afrique était trop complexe aussi bien sur le plan technique que financier, parcequ’il devra passer par une douzaine de pays, sans compter que « La population des pays traversés par ce projet ne peut pas forcément acquérir le gaz aux prix du marché », en somme « Une multitude de facteurs compliquent la réalisation de ce projet »
En termes de chiffres « Les réalisations en matière d’investissements en Algérie durant l’année 2021 ont atteint au total 5,1 milliards de dollar équivalent, dont 62% en dinars. 87% du total des investissements, soit 4,4 milliards de dollar équivalent ont été consentis dans le segment Exploration Production » a précisé le PDG de la SONATRACH tout en soulignant que « Les agrégats chiffrés de 2021 comportent aussi la production primaire d’hydrocarbures qui a atteint 185,2 millions tonnes équivalents pétrole (TEP), en hausse de 5% par rapport à 2020, constituée de 67% de gaz naturel, de 23% de pétrole brut, 5% de condensat et 5% de GPL ».
En hausse de 1% par rapport à 2020 la production des raffineries en produits pétroliers s’est élevée à 28 millions de tonnes.
Quant aux volumes des ventes d’hydrocarbures (Qui englobent les exportations et le marché national), elles se sont élevées à 159.4 millions (TEP) soit une hausse de 14% par rapport à 2020.
Les exportation des hydrocarbures, en volume, s’étaient établies à 95 millions (TEP) soit une hausse de 18% par rapport aux réalisations de 2020, avec des ventes sur le marché national de 64.3 millions TEP soit une autre hausse de 9% par rapport à 2020.
Les importations de produits pétroliers ont atteint 255.000 tonnes, en chute de 70% par rapport à 2020, ce qui correspond à une baisse conséquente grâce à « la satisfaction de la totalité des besoins sur le marché national en carburants par la production local ».
Le prix moyen réalisé à l’exportation du pétrole brut s’est élevé à 72,3 $/Baril durant 2021, en croissance de 73% en comparaison à l’exercice 2020.
SONATRACH a pu réaliser un chiffre d’affaires à l’exportation de 35.4 milliards de dollars contre 20.2 milliards de dollars en 2020, soit une hausse de 75%.
Enfin, le montant de la fiscalité pétrolière versée par la compagnie nationale des hydrocarbures avait atteint 2601 Milliards de DA en 2021, soit une augmentation de l’ordre de 40% par rapport à 2020.
Le bilan présenté par la SONATRACH ce dimanche a aussi énuméré de nombreuse réalisation en matière de réception et de mise en service des projets en 2021. Il s’agit notamment de projets de développement des champs gazier de Tinhert vers Ohanet (First Gaz), de la réalisation d’un Centre de séparation et de compression « Upside Nord-HMD », de développement des champs gaziers de Gassi Touil vers Rhourde Nouss, des champs Gassi Touil vers Gassi Touil, des champs Tinhert – Alrar – First Gaz, les projets de Revamping des unités satellites sur Hassi Messaoud et de Boosting Hassi R-Mel Phasse III.
Parmi cette liste de projets concrétisés, figurent aussi les mise en service des stations Centre et Nord, le Boosting In Aménas Phase III, la station de compression et de réinjection de Gaz de Menzel Ledjmat Nord, ainsi que l’extension du Gazoduc GPDF 48 pouces d’El Aricha au Terminal Beni Saf, sur une longueur de 196 km, du gazoduc 12pouces Tiguentourine – Assekaifaf sur une longueur de 109 km, et la réalisation du stockage de condensat à Skikda.
Des signatures de nouveaux contrats ont aussi été effectuées au cours de l’exercice 2021, avec la signature du 1er contrat d’exploration et production d’hydrocarbures sous l’égide de la loi 19-13, sur le périmètre Berkine Sud avec ENI (partenaire Italien), la signature de contrats de réalisation des projets de développement de production de polypropylène dans la ville de Ceyhan en Turquie avec la société Röenesans Holding, le développement du champ Tinhert –Alrar – Full Developement (Lot réseau de collecte), la réhabilitation des canalisations (OB1, OH1, OD1, GZ2) et le remplacement de la station départ SP1 HEH de l’oléoduc OK1.
Parmi les projets réalisés qui figurent dans ce bilan on peut citer aussi l’installation d’un comité d’éthique d’entreprise, la signature de la nouvelle politique générale en matière d’Hygiène Sécurité et Environnement, la signature de la Déclaration Générale de la politique du contenu local et de l’intégration nationale, l’uniformisation des grades d’essence et la fabrication d’un seul grade sans plomb à partir du 1er Juillet 2021.
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