La réunion de l’OPEP+ s’est terminée sans surprise tel que c’était prévu avec l’augmentation mensuelle de sa production par 648.000 barils par jour. La réunion a été précédée par celle de l’OPEP et du Comité Ministériel de suivi du marché (JMMC).
La discipline dans ses rangs est ainsi maintenue mois après mois avec des augmentations mesurées et progressives pour contrôler le marché pétrolier. Une stratégie qui s’est avérée payante depuis 2020, puisqu’elle a permis au marché de se stabiliser et au prix du baril à résister aussi bien aux pressions baissières que haussières.
L’accord actuel devrait en principe prendre fin en Septembre 2022 et donner plus de liberté à certains membres ayant des capacités excédentaires pour augmenter leur production, mais il semble qu’à priori la majorité des membres de l’OPEP+ souhaite le maintenir dans la mesure où il a mis en évidence l’importance de la coordination entre eux, face parfois à certaines menaces de chute du baril à des niveaux catastrophiques. Il faut rappeler que le poids et la parfaite coordination entre ses deux plus importants membres producteurs, l’Arabie Saoudite et la Russie y est pour beaucoup.
Après une année de stabilité en 2021 autour d’une moyenne de 72 dollars, le baril de Brent a entamé une augmentation particulièrement soutenue et continue depuis Le début de l’année 2022, et depuis 3 mois il a largement dépassé les 100 dollars 2021, avec parfois des pics à plus de 120 dollars. Pourra-t-il se maintenir à ce niveau ? augmenter encore comme le prévoient certains analystes ? Ou alors redescende à moins de 100 dollars comme le souhaitent certains pays (USA &UE) ?
La reprise économique post COVID 19 a certes entrainé un appel à plus de production de pétrole et de gaz, mais les impacts du conflit russo-ukrainien entrainant l’embargo sur la production russe, ainsi que les incertitudes relatives à l’incapacité d’autres producteurs comme le Venezuela, l’Iran, la Libye, le Nigeria, et l’Angola, pour augmenter leur production, a beaucoup contribué à maintenir le baril au-dessus des 100 dollars.
Il est peu probable qu’il soit différent au cours des 3 prochains mois, non seulement parceque les capacités de l’OPEP+ ne semblent pas permettre une production supplémentaire immédiate pour diverses raisons (absence d’investissements depuis plusieurs années et instabilités géopolitiques), mais aussi parceque l’incertitude autour des stocks de gaz en Europe pour l’hiver, ainsi que la flambée du prix des carburants auront un impact sur le marché de l’énergie de façon générale.
La prochaine réunion de l’OPEP+ en Aout 2022 sera certainement très suivie, et sa décision pèsera alors de beaucoup sur le marché en 2023.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=1428
