Pour commémorer la journée nationale de l’étudiant, l’Université Ferhat Abbas de Sétif a organisé la deuxième semaine scientifique du 15 au 21 Mai 2022, et mis en œuvre un riche programme de conférences auxquelles participent des représentants de toutes les universités du pays, d’entreprises publiques et des experts indépendants.
La journée du 16 Mai a été consacrée aux grands défis que sont les sécurités énergétique et alimentaire. Le professeur et ancien Ministre de la Transition Energétique et des Energies Renouvelables, Chemseddine Chitour, a intervenu en premier en exposant largement l’évolution de la scène énergétique mondiale à travers une contribution intitulée « la neutralité carbone pour sauver le monde ». De son côté, l’ancien Ministre de l’Energie et expert en Energie, Abdelmadjid Attar s’est focalisé sur « les défis énergétiques du 3ème millénaire ». La session matinale a permis aussi à deux représentants du secteur des hydrocarbures de présenter leur vision en matière de transition énergétique et recherche scientifique. Mme Karima Boukhalfa a présenté les actions et la stratégie de Naftal dans ce domaine, suivie d’une contribution de Mr. Zahir Ihadan sur l’organisation et les programmes de recherche du Centre de Recherche et Développement (CRD) de Sonatrach.
Le professeur C. Chitour a d’emblée mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre les mécanismes nécessaires pour sortir de la dépendance du gaz et du pétrole au plan énergétique, en accélérant le recours aux ENR, à l’économie d’énergie, et se préparer à au démarrage d’une industrie de l’hydrogène vert dès 2030.
L’expert A. Attar a plus que conforté les recommandations du Pr. C. Chitour, avec des chiffres sur l’évolution passée et future de tous les paramètres énergétiques de l’Algérie, vers un possible point de rupture à l’horizon 2028-2030, entrainant un possible arbitrage entre le besoin d’exporter les hydrocarbures, ou les consacrer à la consommation énergétique intérieure. Considérant que la consommation énergétique du pays augmente en moyenne de 6% par an, avec déjà une consommation de plus que 50% de la production gazière entre autres, il considère que la transition énergétique telle qu’elle est perçue avec un recours aux ENR, n’est pas suffisante parceque la principale vulnérabilité en matière de sécurité énergétique est due au fait que le développement de l’économie du pays repose presque essentiellement sur la rente pétrolière. Aussi faut-il accélérer la transition économique afin non seulement réduire cette dépendance, mais aussi modifier complètement le modèle de consommation énergétique, et préserver des réserves d’hydrocarbures pour les décennies au-delà de 2030.
Au cours de la session de l’après-midi Mme Fattoum Lakhdhari a présenté une importante et riche contribution sur les besoins alimentaires en rapport avec l’accroissement démographique, en mettant en évidence les vulnérabilités au point de vue sécurité alimentaire et hydrique.
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