La première phase du projet d’exploitation de cette mine vient d’être approuvée par le Conseil des Ministres qui s’est réuni le 08 Mai 2022. Cette première phase va comporter entre autres une infrastructure très importante, à savoir une ligne de chemin de fer sur 800 Km entre Tindouf et Béchar destinée principalement à assurer le transport du minerai du site vers Bechar, d’où il sera à nouveau transporté vers la côte Nord du pays pour transformation en sidérurgie ou exportation.
Dans une de nos contribution datée du 10 Novembre 2021
Le projet d’exploitation de Gara Djebilet : Espoirs et défis
nous avions déjà rappelé l’importance stratégique de ce projet qui consiste à exploiter et valoriser près de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer découverts au cours des années 50, mais retardés à chaque fois par trois inconvénients majeurs :
- L’éloignement qui nécessite plus d’investissement dans le transport du minerai que son exploitation sur le site, puisqu’il faut environ 6,5 Mds $ rien que pour son transport entre Tindouf et Béchar.
- La nécessité de disposer des ressources nécessaires en eau et en énergie qui sont rares autour du site et qu’il faudra ramener d’autres régions lointaines, probablement entre Adrar et Timimoun, et par conséquent un investissement supplémentaire de 4,5 Mds $.
- L’incertitude sur la solution au problème de phosphore, dont la teneur est de 0,5 à 0,7%, alors que la norme pour l’usage en sidérurgie est de 0,1% maximum. D’où les espoirs placés sur les essais en cours par les partenaires chinois sur le projet, parcequ’il faudra nécessairement mettre en place le procédé idoine pour permettre à l’industrie sidérurgique algérienne de valoriser une partie de la production minière qui pourrait atteindre à terme environ 2 à 2,5 MM tonnes par an. C’est pour cette raison que le schéma actuel de développement comporte un projet pilote d’exploitation sur le site.
Mais l’importance du projet et notamment ses retombées économiques tant sur la région Tindouf-Béchar, que sur le reste du pays, en matière de production de nouvelles richesses hors hydrocarbures, de création d’emplois durables, qui transformeront la région, et donneront un nouveau souffle à l’industrie sidérurgique de l’Algérie, l’emporte et pousse à faire démarrer définitivement ce projet.
Son financement sera assuré par des partenaires chinois, dont l’un d’eux n’est autre que la société « China Civil Engineering & Construction Corporation Ltd » (CCECC), spécialisée dans la construction et la réalisation d’infrastructures de transport (chemins de fer, tunnels, routes, ports et aéroports). Son PDG vient d’être reçu par Mr. Mohamed Arkab, Ministre de l’Energie et des Mines, avant d’être chargée de réaliser la première tranche correspondant à la ligne de chemin de fer Tindouf-Bechar.
Le projet sera réalisé en 3 phases :
- 2022-2024 : ligne de chemin de fer, et réalisation de l’unité pilote d’exploitation de la mine.
- 2024-2027 : lancement de la production de 2 à 4 MM tonnes de minerai traité ou non sur site en fonction du résultat de la phase pilote.
- 2027 et au-delà : montée en cadence de la production de minerai pouvant atteindre 50 MM tonnes par an vers 2035, dont environ 60% de minerai traité.
L’investissement final devrait atteindre environ 30 Mds $.
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=1300