Le 24 février 1971, une date qui a profondément marqué l’histoire des hydrocarbures en Algérie. Après la nationalisation des hydrocarbures décidée par l’Etat Algérien, d’énormes défis ont été relevés grâce notamment à une poignée de cadres et techniciens, fraichement sortis des instituts de formation, renforcés par des jeunes en âge du service national affectés au secteur pétrolier et gazier.
Par le récit ci-dessous, d’Abdelaziz Krissat* raconte aux lecteurs d’Energy Magazine cette journée mémorable et les mois qui ont suivi. Il nous emmènera sur le terrain pour reconstituer au mieux, les temps forts et les moments historiques et, surtout, rendre hommage aux jeunes algériens qui, avec leur vif patriotisme, ont contribué à l’indépendance économique de leur pays. Bonne lecture !
Notre pays célèbre le 50e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, décidée par les Pouvoirs Publics Algériens, sous l’impulsion du défunt Président Houari Boumediene, le 24 février 1971.
A cette occasion, je voudrais apporter un témoignage personnel sur ce que j’ai vécu à Hassi Messaoud après cette date mémorable, et évoquer le souvenir des acteurs que j’ai connus durant cette période enthousiasmante, qui a forgé le socle de notre industrie pétrolière.
Je voudrais également m’interroger, avec les membres de notre Club Energy, sur l’impact résiduel qu’a aujourd’hui la nationalisation du 24 février sur le secteur des hydrocarbures:
- Qu’en est-il advenu de l’héritage légué?
- A-t-il été fructifié ? A-t-il été conservé ?
- A-t-il été érodé ?
« Une poignée de cadres en place face à un défi énorme »
A cette époque, j’occupais le poste de « chef de base DSP à Hassi Messaoud (HMD) » (depuis janvier 1969), et Abderrachid Rouabah était chef du département forage. La Direction des Services Pétroliers était chargée, au sein de Sonatrach, de la gestion des appareils de forage. Elle sera absorbée, lors de la réorganisation de Sonatrach en mars 1972, par la Direction des Travaux Pétroliers (DTP), qui elle-même, lors de la restructuration de la Sonatrach, verra ses activités transférées à plusieurs entreprises nouvelles, dont l’ENTP actuelle (Entreprise Nationale des Travaux Aux Puits) en janvier 1983.
Abou Bakr Mellouk a dirigé la DSP puis la DTP. Le principal client de la DSP était la DRP (Direction Recherche et Production), confiée alors à Abderrahmane Mégateli.
Peu de temps après la décision historique du 24 février, je fus détaché à ALREP, la nouvelle entité qui s’est substituée à la CFPA (Compagnie Française des Pétroles en Algérie) sur le champ Hassi Messaoud Nord. Hocine Malti, chef de Département « Réservoir Engineering » au sein de la DRP, a été désigné pour piloter ALREP et les opérations de nationalisation du champ HMD Nord.
Mon affectation en tant que « contrôleur de gestion » était signée par Nordine Ait Laoussine, au même titre que celle de mes autres collègues. La composition et la répartition des tâches étaient les suivantes :
- Gamgit (coordonnateur, production) ;
- Rebouh (unités de traitement) ;
- Latreche (services généraux) ;
- Stiti (travaux neufs) ;
- Hamouda (puits) ;
- Krissat (forage).
Comme on peut le constater, la SN REPAL (qui exploitait HMD Sud) a fourni cinq contrôleurs sur six, et l’ossature du staff de la Société ALREP (dont la dénomination même est inspirée de celle de la REPAL !). Il faut aussi à préciser que Hocine Malti était Directeur Général de SN REPAL en 1971 (de janvier à décembre).
« Les premiers pas dans la prise en charge du gisement de Hassi Messaoud »
Jusqu’au 30 avril 1971, le personnel expatrié demeurait sur place (jusqu’à nouvel ordre), et la CFPA continuait d’exercer son rôle d’opérateur dans la nouvelle association sous nôtre surveillance. Nous assistions chaque matin au briefing réunissant, autour du Chef de District de la CFPA, les responsables de service dans une atmosphère relativement détendue où chacun respectait (du mieux qu’il pouvait) le rôle qui lui était dévolu. Tous les chefs de service étaient français à l’exception de Lagha (Service géologie)
Le Service Forage (dénommé MTF : « Messaoud Technique Forage ») était sous l’autorité de Dupal.
Au sein de ce service, il y avait 2 autres ingénieurs : Loppinet et Djamel Dib, lequel me fut d’une précieuse assistance pendant mon séjour. La CFPA possédait 2 appareils de forage (RDE 2500 et J1400) et sous traitait un 3e pour la complétion et le wok-over (le H750 de la société Forasol). La supervision opérationnelle était assurée par deux superintendants français : Canut et Pintor.
La CFPA s’enorgueillissait, à juste titre, d’avoir un programme de forage et tubage « bien chiadé », original par rapport à celui appliqué à la SN REPAL dans la partie Sud du Champ, et consistant en la pose de la colonne de production 7 », non pas au toit du réservoir (à 3100m), mais à un repère géologique situé plus haut, dénommé G35 (à 2900m). Ce qui obligeait à poser un liner pour protéger le découvert (2900-3100). La raison se trouve en la présence de zones à eau chlorurée calcique dans le Lias Dolomitique, dont la pression est plus importante au Nord qu’au Sud (supérieure à 600 bars), et qui, pour être contenue, doit être forée avec des fluides de forage de densité supérieure à 2 (« boue lourde » dans le jargon des foreurs). Sinon, sans vigilance attentive du « boueux », la pression hydrostatique ainsi créée peut faire craquer la base du Trias argilo-gréseux, dont la roche présente une certaine fragilité mécanique à l’écrasement. D’où effondrement des parois du puits, pertes totales de boue et complications pour la poursuite du forage. Pendant la cimentation du tubage 7″, afin de réduire les pertes de charge et éviter ainsi l’éboulement (ci-dessus décrit), la CFPA pratiquait la circulation inverse consistant à pomper le laitier de ciment directement par l’espace annulaire (puits-tubage). A ma connaissance, cette technique n’était pas utilisée ailleurs.
En dépit de l’existence d’un liner au cours du forage des terrains « morts » (couches au-dessus du toit du réservoir), la durée du puits n’en a pas été affectée, la CFPA se vantant du record de pose du tubage 7″ (au G35) en 22 jours ! A ce sujet, j’ai entendu le Directeur Technique (Réderon) affirmer que le prix de revient du pétrole produit à HMD Nord était moins élevé que celui produit au Sud !
Le champ de HMD Nord était représenté par une succession de zones rectangulaires (Omo, Omn,..) où chaque puits est désigné, dans sa zone géographique, par son abscisse et son ordonnée dans un système de coordonnées cartésiennes, ce qui permet de localiser aisément sa position (par exemple Omn 32). Ce qui n’est pas le cas au Sud où les puits sont répertoriés de façon chronologique (MD 95 par exemple), ce qui ne facilite guère leur positionnement sur une carte.
En plus de cette remarquable innovation, la gestion des installations industrielles (rigs, centre de traitement du pétrole brut, réseau de collectes,..) était facilitée par l’efficacité du service MTX (services généraux), chargé notamment de la gestion informatisée de la maintenance et de sa liaison avec les magasins et les achats.
Le « S.O.S » (Section Opérations Spéciales), rattaché au Service Forage, veillait à la préparation du matériel (levage, obturateurs, instrumentation..) et outillage divers (réductions, raccords,..) nécessaires aux différentes phases de forage des puits. Cette section avait un rôle névralgique dans la performance du Service MTF. Barr Said en était l’animateur: ordonné, méticuleux, inventif, curieux d’esprit, il symbolisait l’archétype de l’agent de maitrise qui, avec un modeste cursus scolaire, se faisait respecter par son savoir-faire, qui allait s’avérer précieux lors d’un avenir proche. C’est ainsi qu’après les nationalisations, il a continué à rendre d’appréciables services à SH DTP, puis à l’ENTP où il a terminé sa carrière au grade de chef de Département.
Un autre trait distinctif dans le management du gisement HMD Nord, réside dans le fait que le véritable siège de la CFPA se situait à Neuilly où se prenaient les décisions stratégiques (y compris celles relatives au réservoir engineering et à la production), et cela bien que la Compagnie fut créée à Alger (en janvier 1953, son premier président étant Bénézit), filiale à 100% de la CFP (Compagnie Française des Pétroles, créée en 1924, dont le premier président fut Ernest Mercier).
Par contre, l’exploitation de Hassi Messaoud Sud était conçue dans une autre vision, et avait des spécificités différentes. Elle était sous la responsabilité de la SN REPAL (Société Nationale pour la Recherche et l’Exploitation des Pétroles en Algérie), fondée en novembre 1946, par le Gouvernement De Gaulle avec le BRP (Bureau de Recherches de Pétrole) et le GGA (Gouvernement Général d’Algérie), chacun des actionnaires possédant 40,51 % des parts.
SN REPAL était la première entreprise étatique française d’économie « mixte », constituée par un établissement et une collectivité publique. C’est ainsi que la part du GGA échut à son héritier, la République Algérienne en juillet 1962. Ce qui permit l’algérianisation de la Société, et la constitution d’un nombre appréciable d’ingénieurs et de cadres nationaux dont l’apport sera substantiel lors des nationalisations de 1971. Remémorons nous les premiers d’entre eux : Bahloul, Akbi,Tabti, Nouar, Belhaouas, Boucharif, Naas Abderahmane, etc…
La SN REPAL avait son siège à Alger. Son Président était l’emblématique Roger Goetze, qui occupa ce poste pendant 20 ans, jusqu’à son départ en juin 1966, à la suite des accords pétroliers de juillet 1965 qui permirent à la SONATRACH d’accroître sa participation dans REPAL à 50%.
Le successeur de Goetze (lequel demeura longtemps président d’honneur) fut Belkacem Nabi (de 1966 à 1968) qui fut auparavant vice-président (janvier à juin 1966).
Les autres présidents furent Djamel Lakhdari (1968-1969) et Nordine Ait Laoussine (1969 à 1971). Il est à noter que Mahmoud Chérif (figure historique de la Guerre de Libération Nationale) a été Assistant à la Direction Générale (de 1962 à 1966), puis Directeur Général Adjoint (de juillet1966 à décembre 1970).
« La nuit blanche du 30 Avril 1971 et la relève du 1er Mai 1971 »
Si le 24 février 1971 représente la date des nationalisations aux plans politique et juridique, le 1e mai 1971 est celui qui a symbolisé de manière incontestable le défi réel à relever au plan opérationnel sur le terrain, après la décision de la CFPA de retirer son personnel exerçant sur le champ.
Cette décision que nous a communiquée Hocine Malti (Président d’ALREP) le 30 avril au soir à HMD dans les locaux de la base Maison Verte (qui fut plus tard baptisée « base du 24 février 1971 ») lors d’une mémorable « nuit blanche », a produit d’abord l’effet d’une secousse tellurique au sein de notre groupe de « contrôleurs de gestion », bien que cette information eût commencé à circuler discrètement parmi nous en fin d’après-midi !
La réplique secondaire de cette secousse eut lieu au petit jour lorsque nous regagnâmes nos bureaux respectifs dans les différents services du District pour signifier aux responsables français leur fin de fonction !
Ces derniers avaient été évidemment avertis par leur hiérarchie. Les concernés ont été autorisés à prendre leurs affaires personnelles, à l’exclusion de tout document à caractère professionnel.
Aucun incident notoire n’eut lieu pendant cet épisode, et les « passations » de consignes se déroulèrent sans heurt particulier.
Ce premier mai, commença dans une fébrilité non dissimulée, l’exercice effectif de nôtre rôle d’opérateur aux lieu et place de celui de « contrôleur de gestion », avec la mise en place du personnel algérien devant occuper les postes laissés vacants par le personnel de la CFPA. Pour se faire, il y avait trois solutions à mettre en œuvre :
- La promotion (forcément accélérée) des nationaux de la CFPA;
- Le renfort des ingénieurs et techniciens du Service National;
- Le support logistique des structures de Sonatrach, notamment DSP et DRP (puis une année plus tard DTP) et celles de la SN REPAL.
Cinq agents de maitrise (au moins) furent promus chefs de chantiers : dont trois chefs de poste :
- Djenane Smail (qui devint Chef de Département de la Sécurité Industrielle à l’ENTP);
- Moulay, Ammouri….,
- Et deux seconds de poste : Ait Abdelmalek, Bougherara.
La contribution des appelés du Service National fut d’un grand prix. Une année plutôt, en juillet 1970, 132 d’entre eux, (officiers ingénieurs et techniciens) furent affectés au Sahara dans différentes unités de Sonatrach. Plusieurs parmi eux furent affectés en tant que :
- Benaddou, Djaffar, Guernouti, Zekaoui en tant que seconds de poste sur les appareils de forage ;
- Krimat Hamid s’occupa de la section « maintenance et matériel » au sein de la base DSP de Hassi Messaoud, en appui logistique aux trois appareils de forage CFPA, et en liaison avec la section « S.O.S. »
- Fettouhi fut désigné opérateur de fluides de forage ;
Ces six techniciens (et d’autres…..), s’expatrièrent quelques années plus tard au Moyen Orient où ils furent bien accueillis dans les sociétés telles que l’ADNOC et ses filiales.
La Centrale à Boue, infrastructure névralgique nécessaire à la préparation du fluide de forage pour les besoins des chantiers, fut maintenue en activité grâce à la compétence et au dévouement de Bourboune Messaoud (ingénieur chimiste détaché de la DSP).
Parmi les ingénieurs du Service National, je citerai Amari, Bénachenou Fethi et Tirichine, qui ont intégré notre groupe de contrôleurs de gestion pour renforcer le staff d’ALREP.
L’assistance logistique des autres structures locales de la SONATRACH ne s’est jamais démentie pendant toute la durée des nationalisations : Bouzertini Berkane (qui a assuré ma relève à la base DSP), son adjoint Helal Braham (ingénieur équipement) ainsi que Brahimi Mohamed (chef de service Forage au sein du District DRP de HMD) ont particulièrement été « sur la brèche » pendant cette période. Comment ne pas citer également Fechkeur Mohamed, chef de Centre IAP de HMD, sollicité pour subvenir aux besoins des chantiers en personnel de plancher (second de poste, accrocheur, sondeur et manœuvre).
Dans l’atmosphère de travail tendue qui était la nôtre, et dans la chaleur naissante de ce mois de mai, un fait divers vint quelque peu nous distraire : un cadre français de la CFPA, vivant en couple, et voulant mettre à profit la journée fériée du 1e mai, avait quitté Hassi Messaoud (la veille ou l’avant veille) en voiture pour une randonnée dans les environs. Quelle ne fût pas sa surprise, quand, quelques jours après, à son retour, il trouva la Maison Verte vide de ses concitoyens français ! Nous l’avons appelé : « le dernier des Mohicans » ! Quand la situation leur fût expliquée, l’épouse dit à son mari : « tu vois bien, les torches brûlent toujours ! » C’est cet épisode que Hocine Malti relate dans son interview au « Quotidien d’Oran » le 24 février dernier.
« Le 19 Juin 1971, visite du Président Houari Boumediène à Hassi Messaoud »
Le 19 juin 1971, c’est un événement d’une autre dimension qui se produisit à Hassi Messaoud avec la venue du Président Houari Boumediene qui, accompagné des membres du Gouvernement et du PDG de SONATRACH (Sid Ahmed Ghozali), réunit l’ensemble des cadres nationaux exerçant sur le champ de HMD, à la salle de cinéma de la Maison Verte.
C’est à cette occasion, que La Maison Verte fut baptisée « Base du 24 février 1971 ».
A l’automne 1971, pour suppléer au départ du personnel exploitant de CFPA, la SONATRACH avait sollicité l’assistance technique de la Société anglaise John Brown. Un superintendant de forage (Stewart ?) fut affecté au Service Forage : je n’en ai pas gardé un souvenir impérissable !
La prise en charge des chantiers s’est avérée être ardue, même si nous ne nous étions pas fait d’illusions à ce sujet ! Les complications se multiplièrent et les instrumentations devinrent plus fréquentes ! La durée des forages augmenta sensiblement : il était évident qu’on ne pouvait pas exiger d’un effectif globalement peu aguerri, qu’il réalisât des performances égales à celles de l’ancienne compagnie opératrice !
Le 24 février 1972, premier anniversaire des nationalisations, un mémorable vent de sable se déclencha dans la région de Hassi Messaoud. Ce jour-là, le PDG de la SONATRAH (Sid Ahmed Ghozali), qui eut toutes les peines du monde à rejoindre la capitale pétrolière par la route, réunit le staff d’ALREP. Après l’exposé qui lui a été fait sur les retards dans le programme de forage des puits et leur incidence sur la production du champ, le PDG de SONATRACH nous demanda d’examiner l’option d’augmenter le parc d’appareils de forage afin de rattraper le retard accumulé.
« La prise en charge des gisements du Sud Est et d’In Aménas »
La décision de nationalisation du 24 février 1971 concerna, bien évidemment, d’autres gisements du Sahara.
Mais bien avant cette date il y a eu aussi d’autres nationalisations des sociétés pétrolières comme Sinclair (gisements Rhourde El Baguel et Mesdar), et El Paso (Champ de Rhourde Nouss), après la guerre israélo-arabe de juin 1967, et à travers lesquelles il faut évoquer :
- Chérif Faidi, désigné « commissaire du Gouvernement » (il fut le premier Directeur Exploration de la SONATRACH).
- Ali Boutalbi (ingénieur « forage-production » de la 1e promotion de l’IAP) qui fut affecté à la Sinclair au cours du 3e trimestre 1967. Il participa aussi le 24 février 1971 à la nationalisation de la SNPA (Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine, créée en 1941), propriétaire du champ d’El Gassi.
- Naas Abdelatif, autre témoin de cette prise de contrôle et qui était en tandem avec Ali Boutalbi.
- Omar Sahar qui travaillait aussi au siège de Sinclair à Alger, puis a été nommé Chef de District d’In Aménas au sein de la Direction Production.
- Nazim Zouiouéche qui travaillait également à Sinclair sur le champ, avant de rejoindre (au cours du second semestre 1972, il me semble) le District de HMD pour occuper le poste nouvellement créé de « Chef des Services Exploitation », puis Chef de District (en 1973 ou 74). Le District englobait les gisements nationalisés tels que Hassi Berkaoui, Gassi Touil, El Gassi, Rhourde Nouss, Rhourde, et Baguel. Il a poursuivi sa brillante carrière en exerçant les fonctions de Directeur de la Production, de Vice-Président Hydrocarbures, puis PDG de Sonatrach (1995 à 1996).
- Dib Djamel a été désigné au poste de Chef de Département » Approvisionnement et Transport » à la Direction Production.
- Menouar Habib qui a d’abord rejoint le staff d’ALREP à HMD en occupant le poste de « chef de Service Puits » apprès le décès accidentel du regretté Hamouda en janvier 1972. Il rejoignit plus tard la Direction Production à Alger, puis CoreLab, avant de finir sa carrière dans l’enseignement à l’Université de Ryadh en Arabie Séoudite.
Les gisements du Sud Est (Edjelé, Zarzaitine,TFT, Inaménas,..) ,dans leur grande majorité, étaient essentiellement opérés par la Compagnie de Recherche et d’Exploitation du Pétrole au Sahara (CREPS), créée en 1953 par le BRP (65%) el la SHELL (35%).
On y trouve les modes de production en pompage et gaz-lift (qui n’existent pas ailleurs)
L’exploitation du gisement de Zarzaitine était particulièrement bien élaborée, et basée sur une utilisation optimale des ressources en huile, gaz et eau : le maintien de pression du gisement d’huile étant assuré par injection d’eau; celui du gisement d’eau (d’Iféfane) par injection du gaz (Alrar), le pétrole et l’eau étant produits par gas lift. Ce mode d’exploitation s’est heurté à une difficulté notable : l’incompatibilité de l’eau d’injection (d’Iféfane) avec l’eau du gisement de pétrole, d’où formation de dépôts de sulfate de baryum dans les canalisations, et l’impérieuse nécessité de dissoudre ces dépôts.
Aussi le service MPZR (maintien de pression de Zarzaitine) avait-il un rôle prééminent dans l’exploitation de ce gisement.
Le Commissaire du Gouvernement chargé de la nationalisation des gisements du Sud Est (qu’on appelait aussi par commodité « gisements d’Ain Inaménas) était Ammi Said (chef du District de HMD de la DRP, qui devint par la suite Directeur DTP de 1976 à 1982). Il a pu compter sur la contribution active des ingénieurs algériens en poste à la CREPS :
- Bencheikh (ingénieur réservoir),
- Ghalem (qui sera nommé plus tard « chef de Département PED » à la Direction Production),
- Bailiche Labed (chef de section au sein du MPZR; ingénieur forage production de la 2e promotion IAP, qui rejoindra la SONIC puis la Sonaghter, avant de retourner dans le secteur de l’Energie),
- Gasmi Azzedine (futur PDG ENSP),
- Makhloufi Amar (futur Ministre de l’Energie dans la décennie 90).
- Boukellal (ingénieur forage production de la 1e promotion IAP, qui deviendra plus tard chef du Département Surface de la DTP) remplaça Ammi Said suite à un grave accident de voiture.
- Zerrouk Djamel Eddine (ingénieur forage production de la 3e promotion IAP) prit les commandes du Sous District de Tinfouyé Tabankort (TFT Ordovicien), qu’il quittera plus tard pour rejoindre la Sonaghter. Il était assisté de
- Djoua Mohamed, a assisté Zerrouk à Tinfouyé Tabankort ou il a été affecté au service « réservoir engineering » (chargé de l’évaluation des formations des différents réservoirs). Il sera nommé plus tard, après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur « forage production à l’IAP en 1976, « Directeur Régional de HMD »(1988 à 1997), Directeur de la Division Production(1998), puis Directeur de la Division Forage (1999 à 2004).
- Attar Abdelmadjid (ingénieur géologue IAP) sera chargé du suivi géologique des forages à Tin Fouyé Tabankort avec deux Techniciens supérieurs de l’INH (officiers du service national : Froukhi Rachid et Ghandriche Hacene. Il deviendra plus tard Directeur Exploration, puis PDG de SH (1997 à 1999), Ministre des Ressources en Eau (2002 à 2003), et Ministre de l’Energie (2020 à 2021).
- Zaghléche Smail (ingénieur forage production de la 3e promotion IAP, qui rejoindra également plus tard la Sonaghter) était responsable de la gestion du Champ de Tin Fouyé « Devonien ».
Il faut toutefois bien admettre que la catégorie professionnelle qui a été « la cheville ouvrière « du succès dans la conduite opérationnelle des nationalisations, est celle des contremaîtres et agents de maîtrise
Si cette rétrospective n’a pas l’ambition d’être exhaustive dans sa finalité, elle se doit néanmoins de mettre en lumière le rôle éminemment positif exercé par de nombreux cadres algériens « nationalisés », dans le succès des nationalisations. Celles-ci ayant débuté le 24 février 1971, on pourrait estimer (et c’est mon appréciation) qu’elles ont pris fin, implicitement, après la mise en place du nouvel organigramme de SONATRACH découlant de la décision d’organisation de mars 1972, c’est à dire à la mi 72, au plus tard début 1973.
J’ai fait de mon mieux pour relater ce qui s’est passé au cours de cette année 1971, au mieux de ce dont je me rappelle sur les évènements et les cadres dont j’ai dû probablement en oublier beaucoup. Mais Il faut toutefois bien admettre que la catégorie professionnelle qui a été « la cheville ouvrière « du succès dans la conduite opérationnelle des nationalisations, est celle des contremaîtres et agents de maîtrise. Grand nombre de ceux-ci étaient déjà en poste dans les sociétés nationalisées. D’autres en provenance des structures de SONATRACH ou du Service National, les ont rejoints et leur liste serait longue à établir. J’ai cité plusieurs d’entre eux qui sont l’incarnation de leur corporation.
Qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude pour leur dévouement à la cause nationale ! Un grand nombre d’entre eux, ainsi que plusieurs parmi nos amis et collègues, que leurs noms aient été mentionnés ou pas, membres ou non du Club Energy, sont aujourd’hui décédés.
Au nom de notre Association, la CLUB ENERGY, je m’incline à leur mémoire en ayant une pieuse pensée pour eux. Que leurs familles trouvent ici l’expression de notre compassion émue, et de notre respectueux hommage ! Qu’Allah leur Accorde Sa Sainte Miséricorde et les Accueille en Son Vaste Paradis !
Avant de clore cette première partie de mon exposé, je souhaite remercier ceux qui m’ont apporté leur aide à mémoriser les faits et les noms qui y sont mentionnés, notamment :
Ali Boutalbi, Mohamed Djoua, Berkane Bouzertini, Mohamed Brahimi, Hamid Krimat, Abdelwahab Bennini (qui fut ingénieur labo à la SN REPAL), et Abderrachid Rouabah (qui fut Chef de Département Forage de la DSP).
*Abdelaziz Krissat a obtenu son diplôme d’Ingénieur de l’Institut Algérien du Pétrole en 1968 en Forage-Production avant de rejoindre Sonatrach où il a occupé les positions suivantes :
-1969-1971: chef de Base SH DSP à Hassi Messaoud
-1971-1972:(après les nationalisations du 24 février) chef de Service Forage HMD Nord (au sein de la société ALREP)
-1972-1974: chef de District Sud SH DTP.
-1974-1978:responsable d’enseignement à l’IAP Dar El Beida au Département Forage Production.
-1978-1979 et 1981-1982:PDG d’ALFOR
-1982-2002: PDG de l’ENTP
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=1092