Le cahier des charges de l’appel d’offres pour la réalisation de la première tranche de 1.000 MW d’énergie renouvelable sur le programme des 15.000 MW vient d’être mis à la disposition des investisseurs intéressés ce jeudi 17 Février 2022. C’est ce que vient d’annoncer le jour même la Société « SHAEMS », une JV entre Sonatrach (50%) et Sonelgaz (50%), chargée de piloter ce projet important qui marque le redémarrage de l’Algérie en matière de recours aux énergies renouvelables après plusieurs années d’hésitations qui entraine un report des objectifs ambitieux exprimés depuis 2011.
A cette date, il était prévu de réaliser un programme de 22.000 MW à l’horizon 2030. Le nouveau programme adopté par le gouvernement dès 2020, vise un objectif de 15.000 MW à l’horizon 2035. Selon la société SHAEMS, sa première tranche intitulée « PROJET SOLAR 1.000 MW, permettra de produire plus de 2.190 GWh par année et d’économiser plus de 547 millions de M3 de gaz naturel, et d’éviter l’émission de 01 million de tonnes de CO2 ».
Sur les 10 wilayas présélectionnées pour la réalisation de cette première tranche, il ressort que seules cinq d’entre elles ont été retenues pour le moment et sont toutes situées dans la partie Sud du pays. Il s’agit de « BECHAR, EL OUED, TOUGOURT, LAGHOUAT, et OUARGLA », des wilayas qui offrent probablement en premier la disponibilité de surfaces disponibles et de besoins énergétiques importants. D’autres paramètres techniques relatifs aux conditions géographiques, climatiques, et énergétiques (infrastructures existantes) ont dû aussi peser sur le choix de ces wilayas.
Comme la production d’électricité renouvelable sera très certainement destinée à une consommation locale pour éviter un transport d’énergie sur de longues distances, il faudra probablement aussi tenir compte de paramètres techniques qui caractérisent la partie sud du pays. Celui du niveau de consommation d’électricité, notamment en basse tension, est pratiquement le double par rapport à la partie Nord du pays, soit environ 6.000 KWh par client et par an.
Parmi les autres paramètres dont il va falloir tenir compte dans la conception et le modèle économique des centrales photovoltaïques à construire, aussi bien par l’investisseur que l’organisme qui va acheter la production d’électricité, on peut citer aussi le prix de cession moyen du KWh qui est de 4,01 DA. Sachant qu’il varie en fonction des 4 tranches de facturation de 1,77 à 5,47 DA dans le secteur résidentiel, lequel représente en moyenne 36% de la consommation nationale d’électricité.
Il faut enfin noter que le cout de production moyen de l’électricité actuellement dépasse les 16 DA/KW, notamment dans les régions du Sud et les zones enclavées où le gasoil est utilisé pour produire l’électricité.
La future production d’électricité renouvelable, bien gérée, bien distribuée, et bien consommée, sera certainement bénéfique et permettra au pays d’économise beaucoup de gaz naturel, dont la production d’électricité actuelle provient à 98%.
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