L’Algérie aura son pavillon à la prochaine conférence et exposition de l’ADIPEC (Abu Dhabi International Petroleum Exhibition & Conference) qui aura lieu à Abu Dhabi du 15 au 18 Novembre 2021 ( https://www.adipec.com/ ). Cet évènement verra la participation de plus de 2.000 exposants, dont 26 pays chacun avec son pavillon national, 51 Compagnies Nationales ou Internationales, et pas moins de 100.000 visiteurs. La conférence quant à elle comportera plus de 160 sessions et tables rondes techniques au sein desquelles interviendront d’éminents experts, présidents de Compagnies, Ministres et autres faiseurs d’opinion de renommée internationale, sur tous les volets techniques et stratégiques dans tous les domaines de l’Energie.
L’Agence Nationale ALNAFT qui gère le domaine minier hydrocarbures de l’Algérie va participer à cette conférence à travers un pavillon Algérie, où en principe les compagnies pétrolières internationales auront accès à des informations sur les activités pétrolières en Algérie et plus particulièrement les conditions attractives d’une nouvelle réglementation suite à l’approbation d’une nouvelle loi pétrolière adoptée le 12 Novembre 2019. Les textes d’application de cette loi ont aussi tardé quelque peu à sortir mais il semble qu’ils sont tous finalisés et publiés pour servir de base à cette promotion.
Il faut rappeler que c’est dans des conditions difficile que cette nouvelle loi a été conçue dans l’objectif de rendre plus attractif le partenariat en Algérie dans le domaine de l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures. Les activités de recherche ont énormément décliné depuis plus d’une décennie, et la production de pétrole et de gaz en a souffert avec une chute continue depuis 2008. Seuls les anciens gisements en production depuis des décennies, opérés par la compagnie nationale Sonatrach, ainsi que les découvertes réalisées en partenariat au cours des années 90, ont permis au pays de maintenir plus ou moins un niveau de production acceptable
Mais la majorité d’entre eux sont déjà en phase de plateau, alors qu’il y a d’autre part de nombreux petits gisements de pétrole et de gaz naturel découverts depuis de nombreuses années ou durant les deux dernières décennies, qui tardent à être développés ou ne le sont meme pas du fait que Sonatrach s’est retrouvée petit à petit seule sur le terrain, confrontée à des difficultés de toutes sortes pour les prendre en charge au point de vue moyens financiers, technologiques et humains. Le domaine minier est très peu exploré dans son ensemble avec à peine 15 forages tous les 10.000 KM2 et dispose encore d’un bon potentiel en hydrocarbures conventionnels pour peu que son attractivité soit mise en valeur auprès des partenaires potentiels.
Ce potentiel est aussi énorme en hydrocarbures non conventionnels, dont les réserves techniquement récupérables en gaz de schiste sont évaluées à plus de 22.000 milliards de mètre cube. Seuls deux puits d’évaluation ont été réalisés dans le bassin de l’Ahnet, et leur résultat préliminaire a prouvé l’exploitabilité des réserves de gaz testées. D’après les experts qui connaissent bien le sous-sol des différentes zones pétrolières de l’Algérie, il semble que la partie Est du Sahara est encore plus potentielle en pétrole liquide et en gaz aussi bien dans les schistes que dans les réservoirs compactes (Tight reservoirs).
La relance des activités de recherche surtout en partenariat est capitale pour l’Algérie pour trois raisons importantes :
- La nécessité de renouveler ses réserves et de maintenir son niveau de production, et pourquoi pas l’augmenter.
- La nécessité d’alléger le poids sur la Sonatrach et de partager le risque en encourageant le partenariat parceque les investissements nécessaires sont énormes et nécessitent en meme temps la mise en œuvre de nouvelles technologies dans ce qui reste aussi bien à découvrir qu’à produire.
- La nécessité pour l’avenir non pas seulement de maintenir la rente pétrolière qu’il faudra remplacer rapidement par de nouvelles richesses, mais surtout de garantir sa sécurité énergétique à long terme, parceque sa consommation énergétique croit à un rythme qui ne sera plus soutenable par les réserves existantes dans moins de deux décennies, à moins d’accélérer sa transition énergétique vers les énergies renouvelables et pourquoi pas l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels.
La mission n’est pas facile mais possible, sauf qu’il faudra aussi aménager les conditions de travail et de partenariat comme l’a souligné l’ancien Ministre de l’Energie en affirmant que « la loi pétrolière ne constitue que 50% de la solution, le reste dépendant de la suppression des entraves bureaucratiques et l’accompagnement dynamique des partenaires sur le terrain ».
Source : https://www.energymagazinedz.com/?p=206