Le TSGP, « Trans-Saharan Gas Pipeline » est une vieille idée, des années 90, mais il n’a concrètement pris naissance que vers 2002 dans le cadre du NEPAD, un projet de développement à l’échelle africaine, lancé au cours du sommet des chefs d’états Africains en Juillet 2001.
Considérant le développement de l’industrie gazière à l’échelle mondiale, la disponibilité de réserves importantes aussi bien en Algérie qu’au Nigéria, les deux pays, l’Algérie et le Nigeria avaient alors décidé de coopérer et d’étudier la possibilité de construire un gazoduc de 4.400 Km destiné à acheminer du gaz naturel depuis le Nigeria vers le marché Européen à travers le Niger puis l’Algérie. Le Niger a rapidement rejoint le projet au vu des impacts en matière de développement local que ce projet pouvait avoir localement.
Une étude de faisabilité a été lancée en 2005, confiée à une société britannique, et une campagne de promotion vers des investisseurs potentiels lancés en 2007, avec à cette époque un espoir de le voir entrer en fonction vers 2015. A l’époque de grandes compagnies pétrolières et gazières comme TOTAL, ENI, et GAZPROM avaient exprimé leur intérêt entre 2009 et 2010.
Il faut rappeler que le Nigéria disposait à l’époque de réserves évaluées à 5.000 milliards de mètre cube de gaz, c’est-à-dire la première place en Afrique, et pratiquement l’équivalent de 10 années de consommation de l’Europe. L’Algérie quant à elle disposait de 4.500 milliards de mètre cube de réserves, tandis que celles du Niger étaient inconnues mais peu probables à l’époque sur la base de l’état des connaissances de l’époque.
Actuellement au point de vue production, l’Algérie occupe la première place en Afrique avec environ 95 milliards de mètre cube par an dont la moitié est exportée surtout vers l’Europe sous forme de gaz naturel ou de GNL. Le Nigéria produit 50 milliards de mètre cube par an dont la moitié est aussi exportée essentiellement sous forme de GNL avec des capacités de liquéfaction qui sont de 22 millions de tonnes de GNL largement supérieures à celle de l’Algérie. Mais une production de gaz associé importante au Nigéria faute de marché et de capacités de traitement.
Le TSGP devrait traverser tout le Nord du Nigéria sur environ 1.100 Km, le Niger sur 900 Km, et l’Algérie sur 2.400 Km, avec une capacité de transport de 30 milliards de mètre cube par an. L’investissement nécessaire est évalué à environ 24 milliards de dollars US. Son avantage est à priori évident car il faut déjà préciser que le gaz à ramener du Nigéria est deux plus près du marché Européen que la Sibérie. Son deuxième avantage est l’impact qu’il aura au point de vue développement local non seulement du Nord du Nigéria, mais aussi du Niger et meme du Burkina Fasso qui qui n’est pas si loin du tracé envisagé. En Algérie le projet pourra bénéficier des facilités et infrastructures existantes aussi bien en matière de transport par gazoducs vers le marché Européen, que par liquéfaction dont les capacités sont supérieures à celles exploitées.
Selon les dernières déclarations du PDG de Sonatrach, le projet est toujours en vigueur et n’attends que les décisions politiques pour en approuver le démarrage, et certainement aussi l’adhésion des investisseurs intéressés.
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