La crise pétrolière de 2014, aggravée par les impacts du COVID 19, et l’effondrement des prix ainsi que l’incertitude des marchés, semble avoir subitement réveillé les pays du MENA et plus précisément ceux du Golfe, habitués à pomper l’essentiel du pétrole produit par l’OPEP, ainsi que le gaz naturel.
Même si ces ressources sont pourtant très importantes mais non renouvelables, et surtout de plus en plus mises à l’index dans la lutte contre le réchauffement climatique, il n’en demeure pas moins qu’elles constituent des avantages concurrentiels essentiels en terme de disponibilité de gaz, avec un ensoleillement et des infrastructures énergétiques permettant une transition vers un mix énergétique idéal.
Cette prise de conscience a rapidement amené tous les pays du Golfe, pour le moment principalement parmi les plus gros producteurs d’hydrocarbures mais aussi les plus gros consommateurs d’énergie, à mettre en œuvre des stratégies ambitieuses destinées non seulement à diversifier leur mix énergétique dans l’immédiat, à assurer leur sécurité énergétique à long terme, mais aussi à valoriser leur production d’hydrocarbures sur d’autres créneaux comme c’est le cas du gaz naturel.
Les Émirats arabes unis sont les premiers à afficher un engagement historique pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, à travers d’ambitieux projets ENR, Hydrogène Vert, et même nucléaire. Le premier projet d’ammoniac vert est prévu entrer en service en 2024 avec 40.000 tonnes / an.
L’Arabie saoudite n’a pas tardé à suivre, étant le plus gros consommateur d’énergie dans la région et surtout la moins dotée en réserves de gaz naturel, dont une partie est consommée pour la génération électrique et l’autre comme matière première dans son industrie pétrochimique. Le projet le plus ambitieux sera réalisé en partenariat entre Acwa Power et Air Products avec un investissement de 5 milliards de dollars sur une usine d’ammoniac vert avec une capacité de 1,2 million de tonnes / an.
De son côté le Sultanat d’Oman annonce un hub d’énergies renouvelables et d’hydrogène de 25 GW, et une usine d’ammoniac vert aussi de 900.000 Tonnes / an.
Il faut rappeler que l’ensemble des projets d’hydrogène dans les trois pays cités ci-dessus sont évalués à 40 milliards de dollars d’investissement.
Par Abdelmadjid ATTAR, ancien PDG de Sonatrach – 13.10-2021
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